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Channel: Deblog Notes de J. F. LAUNAY
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Natacha Polony victime du Ku Klux Klan ?

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Natacha Polony victime du Ku Klux Klan ?

C’était le 1er novembre. Natacha Polony dans un touitte tentait de faire dans ce qu’elle croyait être de l’humour à la Zemmour. « Leonarda de retour en France pour la fashionweek » légendait-elle une photo d’une femme en haut des marches d’une bouche de métro, photo représentant une mendiante rom (pour elle) un plaid autour des jambes, portant en grosses lettres la griffe Givenchy.

 

Elle était si peu sûre de la qualité de son humour que, essuyant des commentaires peu acerbes, elle retirait piteusement l’image et sa légende : « Bon, une photo insolite envoyée par un ami et un trait humour pas très drôle. C'est tout. ».

 

Entre temps, elle s’était fait allumer par Rue 89 et par deux chroniques du « Plus », une annexe du Nel Obs. « Avec ce dernier tweet, elle prouve qu’elle est la représentante de la France rance. » « La France rance, la France moisie, a-t-elle table ouverte, avec rond de serviette, comme si de rien n'était, sur France 2 ? » Question insolite, au demeurant, car Polony ne fait pas pire que son prédécesseur Zemmour.

 

« Que Polony dérape, quoi de surprenant ? Mais il y a peut-être des sujets de préoccupations plus brûlants, comme la série d'attaques dont a été victime la garde des sceaux »avais-je commenté un des articles.

 

Diatribe hargneuse de la dame Polony dans Marianne.

 

Tel Finkielkraut, après son fameux « black, black, black » craignant de se faire virer de France culture, la dame a dû serrer les fesses quelque temps. Mais, bien qu’ayant reconnu sa bêtise, elle contre-attaque dans son ex-hebdo, où chevénementiste à l’époque, elle a sévi naguère. Et comme Finkielkraut encore, elle joue les victimes. Grand classique d’ailleurs à Marianne que cette dénonciation rituelle de la pensée unique et du politiquement correct.

Natacha Polony victime du Ku Klux Klan ?

Elle s’en prend donc au "chœur des indignés hurlant au scandale avec les termes consacrés: «dérapage», d’abord, et puis nauséabond, immonde". Puis elle s’en prend plus précisément  à un article sur le site du Nouvel Obs et un autre sur Rue 89 («Natacha Polony :la France rance») : "je suis flattée de savoir que j’incarne la France, qui, elle, bien sûr, peut être insultée sans vergogne." On retrouve là la thématique identitaire la plus vulgaire, chère à Zemmour, entre autres, sur la France que les vilains allochtones font rien qu’à insulter. "Ah, le jour de gloire pour ces militants du Klu Klux Klan de la juste pensée, Natacha Polony enfin débusquée dans sa tanière crypto lepéniste", ajoute-t-elle aigrement.

 

Aurait-elle lu les dizaines de commentaires qui suivaient les chroniques du « Plus », elle aurait constaté qu’elle bénéficiait de soutiens de fait des plus immondes.

 

Polony : la voix du peuple !

 

Mais c’est là sans doute la voix de son "peuple". Car la chroniqueuse a le soutien du peuple. Pensez-donc, sur le site du Parisien, sur 12637 votants, 83,7% répondaient ne pas avoir été choqué par le touitte. Gageons que si la question avait été posée à Valeurs actuelles, on friserait le 100%. "Les grands Inquisiteurs ès-humour se rendent-ils compte de ce qu’ils sont en train de faire? Savent-ils que chacune de leurs condamnations blesse un peuple déjà largement exaspéré?" Eh oui ! Natacha n’est peut-être pas l’incarnation de la France, mais elle est celle du peuple !

 

La conclusion vaut son pesant de cacahuètes, avec d’abord un très giscardien : Je ne vous laisse pas le monopole du rire, parce que je ne vous laisse pas le monopole du cœur. Suivi du refus assez classique d’un clivage gauche-droite aussi obsolète que vos fantasmes anti fascistes. Pour terminer sur une envolée d’un lyrisme pompier où elle refuse de s’excuser de chérir la France, son histoire, ses paysages, et tous ceux, d’où qu’ils viennent, qui l’aiment assez pour vouloir en perpétuer l’âme.

 

Pour le rire, elle convenait elle-même qu’elle n’était même pas drôle. Pour le cœur, la douce dame ne cède pas aux tentations compassionnello-boboïdes envers Leonarda et les Roms. Et politiquement, si incorrecte qu’avec Madame Boutin ou M. Barbarin, mais pour de hautes raisons anthropologiques, elle a pourfendu le mariage homo, elle est comme le centre défini par Mitterrand, ni de gauche, ni de gauche.

 

Sa diatribe hargneuse, avec cette allusion plus bête que méchante au Ku Klux Klan, est motivée par l’humiliation ressentie quand, lâchement, elle avait fait amende honorable par crainte de se faire virer de FR2.

N'achetez pas les romans de Sartre : avec Minute vous aurez les Mains sales et la Nausée (Desproges)

N'achetez pas les romans de Sartre : avec Minute vous aurez les Mains sales et la Nausée (Desproges)

P.S. Le « Grand Journal » de C+ réunissait Bruno Gaccio et Natacha Polony ; la chroniqueuse a repris – en mineur – sa diatribe de Marianne, sortant, entre autres, que si la photo et son commentaire étaient parus dans Charlie Hebdo, ça n’aurait provoqué aucune réaction.

Puis la « une » abjecte de Minute lui a été soumise : condamnation totale de la dame. Alors Gaccio, sans avoir l’air d’y toucher, a commenté : Minute est un journal raciste, cette une est sans l’ombre d’un doute raciste ; Charlie-Hebdo, sans conteste, n’est pas raciste ; s’il avait fait une une de ce style, on l’aurait peut-être jugée de mauvais goût, mais pas raciste.

Aucun plan sur Polony ne nous a permis de voir si elle avait compris le message : oui, dans feu Harakiri, le vrai, photo et commentaire auraient été dans le ton volontairement « bête et méchant » du mensuel ; mais dans un touitte Polonyesque, il n’est que bête et révèle – dans la meilleure hypothèse – son mépris trivial, très partagé par le « peuple » auquel elle se réfère, pour les roms.


11 novembre : un héros ordinaire ?

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Vous connaissez Thibaut Poirot ?

C’est un jeune prof d’histoire.

C’est un jeune citoyen.

La presse du jour en a fait son héros après sa juste colère sur les Champs Elysées lors de la cérémonie du 11 novembre. Non il n’a pas sifflé le président mais il s’est opposé à ceux qui le faisaient.

Le fait qu’il soit professeur et d’histoire : un hasard ? Sans doute pas.

Il ne pouvait pas ne pas réagir à des sifflets au cours d’une commémoration.

Il ne pouvait pas ne pas réagir au slogan " Hollande dictature". Derrière l’aberration de l’utilisation de ce qualificatif, il sait qu’une frange droitière de la société française a toujours refusé d’admettre la légitimité démocratique d’un gouvernement de gauche ; ça s’est déjà vu en 1981 et en 1936.

Il ne pouvait pas ne pas réagir à l’intolérance décomplexée (" un papa une maman", " la France aux Français") criée qui plus est lors d’une cérémonie qui doit réunir.

Interrogé dans le Petit Journal, , il insiste sur sa solitude face aux extrémistes et aux silencieux spectateurs. Une leçon à retenir pour tous ceux qui doutent de l’intérêt de développer une "culture" historique et des compétences sociales et civiques à l’école.

Si les médias ont largement fait écho de la réaction de notre collègue, ils ne sont toutefois pas allés jusqu’à l’autocritique. Pourtant, difficile de ne pas croire qu’ils ne sont pour rien devant les débordements de ces derniers jours : entre le hollandebashing, le fiscalbashing et les larges tribunes (voir la complaisance) envers les mouvements poujadistes, extrémistes et autres volatiles de toutes plumes à bonnet de toutes les couleurs... A force de semer, on récolte. Et si le coup de gueule de Thibaut Poirot servait aussi à alimenter une telle réflexion du côté des médias et des politiques ?

11 novembre : un héros ordinaire ?

Cet extrait de la revue de presse du Mardi 12 novembre du CRAP ("Cahiers pédagogiques") m'a été signalé par le camarade GG (auteur de Bretagne : populisme, confusion et manipulations).

 

Et puisque je profite paresseusement des envois de collègues "honoraires", j'ajoute ce dessin, envoyé par G.C.

 

11 novembre : un héros ordinaire ?

Petite réflexion d’économie politique en ces temps de confusion intellectuelle

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La très (trop ?) courte présentation d’une contribution d’économie politique a pu amener à des confusions : son auteur est un personnel de direction encore en activité qui, du temps où il officiait dans l’Académie de Guyane, avait indirectement provoqué ma venue dans ce département ultra-marin et surtout m’y avait reçu de magnifique façon. J’ai donc gommé* (censuré ?), dans cette contribution de Gilbert Dubant des termes dus à ma présentation litotique que sa plume acerbe rendait virulents.

 

* Coupures et modifications entre [crochets]

Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici

Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici

Cette contribution fait suite à celle […] publiée le 11 novembre 2013 sur le blog de Jean-François Launay [Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale]. Le texte est intéressant, parce qu’il montre l’étendue des dégâts quand un citoyen supposé qualifié aligne les betteraves et les poubelles pour en faire des additions éclairantes.

 

Le topo commence mal : « Comme n’importe quel ménage, le gouvernement est contraint par l’orthodoxie financière ». Le parallèle est idiot. Aucun foyer fiscal n’est en mesure de moduler ses recettes par l’impôt en fonction de ses besoins, encore moins de battre monnaie. La comparaison est une rengaine héritée de l’orthodoxie rentière louis-philipparde et du mythe de la gestion « en bon père de famille ». Quant à la capacité de rembourser, il y a beau temps que les Etats-Unis et le Japon ont fait exploser leur dette « nationale » sans que cela empêche le Dow-Jones ou le CAC 40 de dormir. Un particulier serait interdit bancaire.

 

Petite réflexion d’économie politique  en ces temps de confusion intellectuelle

Y a intérêt !

 

Comparer le nombre de A délivré par Standard & Poor’s aux petits cochons de Jean de la Fontaine est une licence poétique, mais pitoyable. D’autre part, on ne voit pas bien la corrélation entre le remboursement de la dette française et le budget de l’Éducation nationale (chiffres officiels, oui, Monsieur !).  Si Denis D. insinue que le coût de la dette est exorbitant et que le budget de l’Éducation mérite augmentation, il a raison. Il oublie cependant de dire que tant que les états européens seront obligés par Bruxelles de se financer sur les marchés financiers plutôt que directement à la BCE, le remboursement de la dette augmentera, en France comme ailleurs.

 

On passera charitablement sur les boursouflures de langage, « relents dogmatiques ou démagogiques, poursuite du graal, ressources bienheureuses », etc., pour signaler que les crédits à la consommation, dont le terrifiant revolving, cher aux Cofidis et Sofinco cités et omniprésent dans la grande distribution, ont des taux plus proches de 17,9 % que de 3 %. Et ajouter que « la finance n’est pas vertueuse » en appelant à la rescousse la fourmi de La Fontaine ajoute le cliché à la récitation de CM1. L’encadrement des « cartes de fidélité » Carrefour ou Auchan, des frais de découvert et des taux de crédit bancaire, la prévention du surendettement, l’autorisation judiciaire de « class actions » contre les escrocs de masse, restent dans les limbes législatives. « La finance est notre ennemi », disait François Hollande au Bourget. On voit qui a gagné la bataille.

Jospin : dette stabilisée

Jospin : dette stabilisée

Remboursez !

 

Denis D. s’inquiète de la dette de « nos enfants ». Au risque de le rassurer, elle n’a rien d’inquiétant. Qui pense qu’il faudrait la rembourser hic et nunc ? Si tel était le cas, tous les pays du monde bancaire seraient atomisés financièrement. Le patrimoine français, immobilier, industriel, financier, démographique, peut largement supporter une dette de 30 000 euros par tête. Puisque notre craintif ami est si attaché au budget familial, un foyer fiscal qui s’endette de 200 000 euros sur 20 ans pour acheter une maison ne se retrouve pas en cessation de paiement. C’est le chômage qui peut éventuellement l’entraîner à la ruine.

En revanche, ramener de manière obsessionnelle et à marche forcée le taux d’endettement de la France aux 3 % du traité de Maastricht emporte l’Europe dans un maelstrom de destructions d’emploi et de pertes sociales et économiques, par la politique de la seule offre sans soutenir la demande. Considérer le keynésianisme comme une invention diaboliquement bolcheviste n’est pas une preuve de modernité. Le FMI et l’OFCE ne disent rien d’autre : l’Europe en fait trop et trop vite. Suivre l’avis d’une agence de notation comme Standard & Poor’s qui avait donné un AAA aux « subprimes » et à l’économie de casino comme Lehmann Brothers est amnésique et aberrant.

 

On ne joue plus ?

 

Denis D. préconise donc la récession en filant la métaphore du casino et en affirmant « qu’il est peut-être temps d’arrêter de jouer ». S’il voulait dire que le rôle de croupier mondial par Goldman Sachs et les traders Internet doit cesser, il dirait juste. Mais quand il suggère de réduire « les dépenses excessives », il oublie de dire lesquelles. Les subventions de quelque 200 milliards d’euros aux entreprises, en particulier du CAC 40, par les fonds publics, [par exemple]. Les contrôles de leur pertinence et de leur utilisation, comme celles des fonds attribués  à n’importe quelle association bidon de formation professionnelle ou continue, régleraient en un an les déficits de la Sécurité Sociale et l’augmentation de la dette publique.

 

Petite réflexion d’économie politique  en ces temps de confusion intellectuelle

Une autre citation mérite attention : « Chaque caste y va de son couplet » (souligné par JFL). Et de mélanger « pigeons, bretons, pauvre peuple de France et jacqueries fiscales ». On est au fond de la piscine du néo-poujadisme. L’histoire de l’écotaxe1 est éclairante dans sa confusion. Elle repose sur l’équation libérale pollueur = payeur. Autrement dit, vous pouvez faire toutes les saloperies possibles si vous avez de l’argent. Le diesel cher est donc moins nocif que le gazole bon marché. Cela évite de stimuler la recherche sur les moteurs moins polluants. […] Nathalie Kosciuszko-Morizet quand elle se piquait d’environnement [subventionnait] le groupe italien Écomouv2et ses portiques ruineux. Que le gouvernement Ayrault n’ait  pas dénoncé et rompu avec la pratique du PPP (Partenariat Public-Privé), désastreux pour l’État, est d’ailleurs révélateur de ses orientations budgétaires.

 

L’emprunt utile

 

Deuxièmement, l’idée même « d’écotaxe » est une foutaise comparable à l’ex-vignette automobile pour les vieux. Tout euro perçu par le Trésor Public tombe dans un pot général que répartissent la Loi de Finances (LOLF) et les arbitrages présidentiels. On ne peut donc affecter a priori une recette à un poste particulier.

Thomas Piketty

Thomas Piketty

[…]

La condition sine qua non de la fin [des angoisses de l’auteur] est une réforme fiscale durable. L’économiste Thomas Piketty, qui n’est pas un néolibéral, ci-devant proche de François Hollande, en a proposé une, cohérente, en 2011. L’Élysée et Matignon se sont assis dessus. En échange, Bercy a cumulé les mesurettes nuisibles (écotaxe, TVA à 20 %, grattage de retraites, augmentation de l’IRPP sur les moins riches3,  etc.).

La BPI (Banque Publique d’Investissement) est une bonne idée, à condition d’en avoir les moyens. Pourquoi donner 3 milliards au Marseille de Jean-Claude Gaudin alors qu’il faudrait aider l’ensemble des PME de la région Paca ? La solution est un « grand emprunt », adossé à la France et à l’Europe, destiné à financer la réindustrialisation et les grandes infrastructures, en choisissant évidemment entre le Grand Paris et Notre-Dame des Landes. Le financement de l’emprunt doit reposer sur l’épargne publique et la Caisse des Dépôts, et non sur un pool bancaire issu des marchés financiers.

 

Et l’Europe ?

 

Si l’on ajoute une renégociation entre Bruxelles et Washington sur le taux de change euro/dollar qui plombe tous les pays, sauf l’Allemagne, un arrêt du dumping social et fiscal dans l’Union européenne, la mise en place d’un Smic européen modulable sous forme de « serpent social » opposable à la directive Bolkestein, on aura des bases stables pour l’économie et les finances publiques en France.

[…]

 

Gilbert Dubant

 

 

1 De l'Allemagne à la Grande-Bretagne, en passant par la Belgique, la Suède ou la Suisse, la Slovaquie ou l’Autriche, des systèmes de taxes sur les poids lourds sont en vigueur dans divers pays européens

Cette taxe, héritage du Grenelle de l'environnement de Nicolas Sarkozy, devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014. L'écotaxe vise à taxer les poids lourds de 3,5 tonnes et plus, français ou étrangers, qui circulent sur le réseau routier français non payant (hors autoroutes), selon des barèmes kilométriques. Elle devait aider au financement des infrastructures des transports, notamment le rail et le transport fluvial. Elle devait rapporter 1,2 milliard d'euros par an.

 

2 L'entreprise Ecomouv'est une société ad hoc créée spécifiquement pour mettre en place puis gérer l'écotaxe. Elle appartient pour 70 % au groupe italien Autostrade, qui exploite des milliers de kilomètres d'autoroutes en Italie et dont le premier actionnaire est la famille Benetton.

Lors de l'attribution du contrat, en octobre 2011, Autostrade était le seul actionnaire d'Ecomouv'. Puis le capital a été ouvert à plusieurs grandes entreprises françaises : la SNCF (10 %), Thales (11 %), SFR (6 %) et Steria (3 %).

Le contrat, d'une durée de onze ans et demi, prévoit une rémunération annuelle moyenne pondérée de 230 millions d'euros hors taxe.  (source Le Monde)

 

3 L’IRPP (impôt sur le revenu) a subi une modification de barême : une nouvelle tranche marginale à 45%, au-delà d’un revenu imposable, pour une part, de 150 000€ annuels.

Pour les tranches inférieures, aucune modification par rapport aux taux précédents. Certes le quotient familial est plafonné à 2000€ par demi-part, on est donc à des niveaux de revenus assez élevés.

 

Un flic raciste mais qui ne le sait pas !

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Un flic raciste mais qui ne le sait pas !

Un policier accusé de racisme, copies d’écran de son compte fessebouque à l’appui, se défend, sans se rendre compte qu’il en rajoute une couche. Et épaisse.

 

Un site de surveillance de la police – « cop watch » s’intitule-t-il – a découvert une page fessebouque de Vincent X., policier de son état. Outre des plaisanteries de mauvais goût, une affiche antiraciste détournée, les membres du gouvernement étiquetés, un fichier de bâtards, comme il dit, pour identification par ses collègues, totalement illégal !

 

Averti de l’article, loin de faire profil bas, le flic répond « Oui, je suis policier et patriote » « non, je ne suis pas raciste ». La preuve, ses copains s’appellent Nordine, Rachid, Jamal, Mouad, d’autres sont juifs et sa compagne, ça ne s’invente pas, est roumaine !

Mieux encore « Le collègue avec lequel je me suis le mieux entendu, et avec qui j’ai partagé la photo détournant une campagne antiraciste (une main blanche serrant une main de singe) est noir. » Vous êtes un peu sceptique ? Comment oser mettre en doute la parole de ce policier patriote ?

 

Pas d’extrême-droite non plus qui nous ressort le meurtre de Méric : « j’aime la justice, et lorsque l’on voit Clément Méric sur la vidéo prendre un pain après avoir agressé le néo-nazi, je trouve qu’il l’a cherché au même titre que le braqueur du bijoutier de Nice. » Sauf que l’histoire de la vidéo où on était censé voir le freluquet Méric attaquer dans le dos le gentil Morillo est bidon, mais relayée bien sûr par les fafs.

 

Sur un trombinoscope du gouvernement, il indique pour chaque ministre son étiquette occulte supposée : « franc-maçon », « groupe Bilderberg », « sioniste ». « Il s’agit d’un post que j’ai partagé, et une fois encore il n’y a rien d’antisémite dans ma démarche. Je voulais juste mettre en exergue le système de réseaux et de copinage qui unit ceux qui nous gouvernent. » Ben voyons, réseaux, copinage, ça ne vous dit rien ? comme qui dirait le complot judéo-maçonnique ? mais qu’allez-vous chercher là ?

 

« Quand je pense qu’il suffirait de supprimer tous les Noirs et les Arabes pour qu’il n’y ait plus de racisme... », lit-on aussi. Ah, là, quand même, M. Vincent ? C’est juste une phrase détournée de Coluche qui disait « Les Noirs, c’est comme le racisme, ça ne devrait pas exister » et donc je le répète, ça n’est que de l’humour. Je ne sais pourquoi, ça me rappelle un très ancien sketch de Guy Bedos, intitulé Marrakech qu’il avait dû retirer de ses spectacles, car les beaufs le prenaient au 1er degré.

 

Passons sur « C’est quand la fin du Moyen Age... pour les musulmans ? » Lorsque je trouve “moyenâgeuses” les traditions des musulmans, je suis en droit de dire qu’égorger des moutons pour une cérémonie c’est un peu hard ! riposte-t-il. Oubliant peut-être que, pour chanter le fameux air de la légion Tiens t’auras du boudin !, il faut aussi égorger le cochon.

En revanche, rien sur le « Ça lui fait la bite ! ! Qu’il crève... » en commentaire d’une image d’un homme dans le coma après un contrôle de police dans le métro. Mais comme il dit : Je suis un ancien militaire, avec son franc-parler, ce qui peut choquer lorsqu’on ne me connaît pas, mais qui pour mon entourage est tout à fait normal.

Pas islamophobe, certainement, mais attaché aux racines chrétiennes « La France est une terre chrétienne d’origine celtique... elle n’a a jamais été islamique et ne le sera jamais».

 

Cela en solidarité avec un de ses collègues injustement persécuté par l’IGPN – vous savez les bœufs carottes dont les impitoyables enquêtes gomment toutes les bavures policières – qui avait affiché sur sa page Facebook (qu'il a fermée depuis) une photo du groupe "Les femmes blanches sont les plus belles" où  on voit en premier plan une femme en niqab noir, avec en arrière-plan une grande mosquée, le logo officiel de la ville de Trappes ainsi que l'inscription "la douceur de vivre sous des lettres en alphabet arabe qui n'ont pas de sens. Mais le collègue, lui, petit bras, n’assume pas : il prétend que son compte fessebouque a été piraté.

 

Broutilles direz-vous que ces petites anecdotes. Peut-être que cet appel aux collègues - « Salut, pour les collègues qui bossent dans le Val-d’Oise je vais créer une page verrouillée pour partager des infos. Le SIT de Paris (service qui centralise toutes les plaintes et les infos suite aux VU [violences urbaines] du Trocadéro) vient de m’envoyer pas mal de photos de bâtards à identifier, donc je me dis qu’en partageant ces photos on va peut-être réussir à faire accélérer les choses si on s’y met tous... Le but pour le moment est surtout de tenter d’identifier et de “loger” ces MEC [mis en cause]... Par la suite les possibilités sont multiples... Demande en MP [message privé] pour les volontaires... » - va quand même vous interpeller, comme on dit chez les flics.

 

D’autant que la justification du message n’est pas piquée des hannetons.  Pour ce qui est du SIT (l’affaire du fichier parallèle publié sur Facebook) je vous explique. Au soir des échauffourées au Trocadéro, j’ai contrôlé un individu qui se baladait tranquillement à Garges-lès-Gonesse avec une caméra de surveillance dans la main. Étant sur un dispositif, je lui ai juste confisqué sans trop savoir ce que c’était. Par la suite j’ai donc contacté le SIT [Service d’investigation transversale] pour savoir s’ils avaient eu une plainte concernant cette caméra. Réponse négative de leur part. Comme de leur côté ils avaient besoin d’identifier des mis en cause dans des agressions, l’idée m’est venue de créer une sous-page pour tenter de mettre un nom sur certains visages, mais en aucun cas pour d’éventuelles représailles. Il s’agissait d’une page Facebook secrète, partagée avec des collègues, (“une sorte d’Intranet familial”).

 

Donc, si on résume, il confisque arbitrairement une caméra à un quidam qui se baladait tranquillement – pour quelles raisons ? en vertu de quelle législation ? – caméra apparemment non volée. Il en extrait cependant des images qu’il met en ligne pour les faire identifier.

 

Sauf erreur, le policier patriote est en plein délire et en totale illégalité, saisissant une caméra sans motif, exploitant ses images et les mettant en ligne sans mandat. Aveu sidérant. Une totale inconscience de son énormité. Un sergent Kronenbourg à la Cabu qui étale son racisme et son ignorance des règles et des lois.

 

Que des policiers de notre belle République soient un peu racistes sur les bords, commettent quelques bavures (tout en sachant qu’ils ne risquent rien), avant même nos « copwatchers », on en avait une petite idée. Mais ici, on a à faire, de fait, à un brave mec qui, tout-à-fait dans l’air d’un temps décomplexé, ne se rend même pas conpte des énormités qu’il a affichées. Et même, en rajoute une louche quand il se justifie. Un policier ordinaire… ça fait froid dans le dos.

Valls, il y a du boulot en interne.

 

Source : Rue89

Sur Facebook, un policier étale son racisme et appelle au fichage illégal

Bonjour, je suis le policier « raciste » épinglé par Copwatch

 

Racisme, je dis NON ! proclament les angevins

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Racisme, je dis NON ! proclament les angevins

Le 11 novembre 2013, à Angers, sur les lieux mêmes où Madame Taubira, Garde des Sceaux avait été insultée par des gniards* traînés là par des parents nostalgiques des manifs anti-mariage pour tous, plus de 2000 citoyennes et citoyens se sont rassemblés à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme.

 

 

Mettons la haine hors-jeu

 

Allocution de M. Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue et des droits de l'Homme, lue par Madame Nadia Doghramadjian, secrétaire générale adjointe, lors du rassemblement qui s'est tenu à Angers le 11 novembre 2013 en présence de plus de 2000 participants et de nombreux élus.

 

Les agressions répétées, ouvertement et pleinement racistes dont la ministre de la Justice Christiane Taubira a été la cible indiquent clairement que nous avons affaire à une offensive assumée, concertée, froidement haineuse. Elles s’inscrivent en effet dans une trop longue liste de « dérapages » détestables.

 

Il y a eu cette déclaration hallucinante du député-maire de Cholet à propos des Roms : « Hitler n’en a peut-être pas tué assez ». Il y a eu le maire de Croix, dans le Nord, affirmant qu’il serait aux côtés de l’un de ses administrés s’il « commettait l’irréparable » à l’encontre d’un Rom… Il y a eu ce sénateur confiant à la cantonade qu’il avait « vraiment envie » de tirer sur François Hollande et la répartie du maire de Marseille, lui proposant obligeamment une Kalachnikov…

 

Ces saillies pseudo humoristiques ou soi-disant « maladroites » alimentent une foule de propos et d’actes de violence et toutes, contribuent à la fragmentation de notre société, tout en nous inscrivant collectivement dans une logique de désignation de boucs émissaires.

 

Cette remontée sidérante de pratiques et de discours qu’on pensait exorcisés n’est pas sans lien avec les consultations à venir. Mais les ramener à une simple poussée de fièvre préélectorale serait s’aveugler à bon compte et sous-estimer le danger.

 

Au-delà des femmes, des hommes et des populations prises pour cibles, c’est le débat démocratique qu’on vise, et en plaçant ses valeurs hors-jeu c’est la République qu’on veut atteindre.

 

Cette tentative d’OPA sur le débat public n’est donc pas que malsaine, elle est criminelle ; le racisme est certes odieux, mais c’est surtout un délit. La panacée de l’exclusion est évidemment un mensonge, mais c’est aussi et surtout, une invitation à la violence.

 

C’est pourquoi nous affirmons notre solidarité militante et civique avec toutes celles et ceux qui en sont la cible. C’est pourquoi nous en appelons à une réaction ferme de la puissance publique mais aussi de la société civile. Il s’agit de mettre hors-jeu tous ceux, toutes celles qui propagent la haine tout en se réclamant de la démocratie. Il revient aux citoyens, aux médias et aux élus de la République d’y contribuer, chacun à sa place, en veillant à la qualité des débats publics, en dénonçant sans complaisance ce qui relève de l’infraction à la loi, de l’incitation à la haine, en rejetant ceux qui investissent et spéculent sur le marché de la peur et de la haine.

 

Face aux démagogues et à ceux qui font preuve de compréhension à leur égard, la Ligue des droits de l’Homme le réaffirme solennellement : la République n’a d’avenir qu’égale, solidaire et fraternelle.

 

Racisme, je dis NON ! proclament les angevins

 

Résister à la haine de l’autre

 

Vous êtes là, Citoyens d’Angers, de son agglomération, et plus largement des autres territoires de ce département.  Je sais que vous êtes là, au milieu de nous, femmes et hommes de ces pays en grande souffrance d’Afrique et d’Asie mais aussi d’Europe de l’est…. . Je sais aussi que vous êtes là sans doute, Judex, vous  le Mauricien qui êtes venu il y a 2 jours au stand de la LDH  au Forum des associations, pour nous dire à voix basse « je serai au rassemblement lundi ». Vous aussi Etrangers, vous faites peuple avec nous.

 

 Tous, vous avez fait le déplacement ce soir pour exprimer fortement, plus que votre indignation, votre rejet et votre aversion profonde de toutes les formes de racismes et de discriminations : la xénophobie, l’homophobie, mais aussi l’antisémitisme, l’islamophobie, le sexisme…

 

Par votre présence vous restaurez, la dignité de celles et ceux qui sont humiliés à cause de leur couleur de peau.

 

Par votre présence vous restaurez, la dignité de celles et ceux qui sont humiliés parce qu’ils sont étrangers.

 

Par votre présence vous restaurez, l’image des habitants de ce département, dégradée par les propos indignes d’un député et de  quelques uns de nos concitoyens adeptes de la Manif pour tous.

 

Gens de gauche et gens de droite et du centre

Si vous venez d’horizons géographiques différents, vous venez aussi d’horizons politiques et philosophiques différents. Si vous avez accepté de vous rassembler sans vos « drapeaux », avec votre coeur et votre conscience, dans cet espace ouvert et dans ce  «  moment »  voulu par la LDH 49,  c’est parce vous pensez que les fondamendaux républicains qui nous unissent, doivent rester le ciment de notre société. Pour autant la LDH n’a pas le monopole de la défense des Droits de l’Homme, c’est nous tous qui sommes concernés.

 

Gens de gauche et gens de droite et du centre, vous n’avez pas à être honteux de vous côtoyer ce soir.  Face à la bête immonde qui rôde autour de nous, il n’est plus temps de chercher le coupable dans le camp d’en face. Nous sommes tous responsables et comptables de notre vivre ensemble. Si par malheur demain les fleurs vénéneuses de la haine et du racisme  s’épanouissaient  sur le terreau des populismes, personne ne pourra dire : je ne savais pas.

 

Nos consciences,  nos sociétés, nos territoires sont depuis trop longtemps minés par ces propos et ces actes racistes, comme l’ont été pour des décennies dans certains pays, ces zones truffées de mines antipersonnelles qui empêchent pour longtemps le retour à la vie normale. Les poseurs de mines évoluent  de plus en plus ouvertement sous nos yeux . Ils s’installent dans un sentiment d’impunité et de toute puissance. Si un jour ces mines fragmentent notre pays, nous ne pourrons pas dire comme ces adultes de la place Leclerc ce 25 octobre : nous n’avons rien vu, rien entendu*.

 

Pour autant, nous ne sommes pas condamnés au suicide, nous avons en nous, individuellement et collectivement les ressources pour résister à la haine de l’autre . Résister est bien le terme qui doit nous réunir dans la durée. Il nous faut dépasser le stade de l’émotion et de l’indignation vertueuses, pour s’attaquer encore et toujours, à la réduction des inégalités sociales : la précarité, le mal logement,  bref la pauvreté et promouvoir encore et toujours le partage des ressources et des richesses produites par le travail de tous. Il faut aussi éduquer les consciences  et proposer d’autres clés de la compréhension du monde  que la recherche du bouc émissaire ou de la glorification des « plus forts ».

 

De tout cela il faut convaincre notre voisin et le voisin de notre voisin, pour que s’efface à tout jamais, dans le plus de mémoires possibles, l’infâme devise : « travail, famille Patrie » et qu’enfin reprenne sens dans nos consciences, notre belle devise républicaine « Liberté ,Egalité, Fraternité. » 

 

Michel CARTRON

Président de la LDH 49

 

 

Racisme, je dis NON ! proclament les angevins

* « Les adultes présents n’ont rien vu ni rien entendu. Leur voix couvrait celle des enfants ». Ce n’est d’ailleurs qu’en découvrant les images sur Internet, une semaine après les faits, [que les parents] ont découvert stupéfaits que l’enfant au centre de la polémique était le leur… Un seul manifestant est intervenu, disent-ils, pour reprocher ces gesticulations. Un passage qui n’a du reste « pas été conservé » dans la séquence tournée par le vidéaste amateur, lequel à leurs dires « épiait les enfants » en quête d’un éventuel « dérapage ». (Courrier de l'Ouest 13/11/13)

 

Telle est la version des parents de la gamine qui agitait une peau de banane en criant "C'est pour la guenon". Ils n'ont rien entendu : pourtant les gosses avaient à leur disposition un mégaphone presque aussi grand qu'eux. Ils n'ont rien vu pourtant ils ont remarqué que le vidéaste amateur épiait les enfants !

Mon père, je m'accuse d'avoir menti, pourront-ils dire à confesse : ce n'est pas grave, c'est pour la bonne cause leur répondra le curé de Civitas !

L’équipe de France de foute est-elle un concept racialiste ?

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Cette magnifique affiche, après le match aller calamiteux, n'a pas eu toute la diffusion qu'elle méritait.

Cette magnifique affiche, après le match aller calamiteux, n'a pas eu toute la diffusion qu'elle méritait.

Dans le concert de louanges dû à la divine surprise – Rio, bravo ! Samba pour les bleus, etc. – de sages esprits ont su garder heureusement le recul nécessaire et ne pas céder à un enthousiasme suspect, à la hauteur des sarcasmes qui accablaient les traîtres à la patrie l’avant-veille. Nous n’aurons pas la cruauté de rappeler le « coup de sang de Serge Raffy » qui, dans un but peut-être de rédemption, clamait « France - Ukraine : pourquoi la défaite des Bleus est indispensable ».

Encore moins le délire verbal de Pascal Praud qui prétendait que les Français en avaient marre de cette génération « knysna », « ces gens insupportables » !

 

Commençons par le donneur de leçons, Schneidermann qui fustige « ce hooliganisme pépère, consensuel, sûr de l'impunité, de l'actualité footballistique, de l'imaginaire footballistique, sur tous les domaines contigus, la vie sociale, économique, familiale, tout ce qui n'aurait aucune vraie raison d'être ainsi annexé, et subit tout de même la loi de la chaussure à crampon. » « cette condescendance générale autour de la sambaïsation présumée du populo que l'on partage sans la partager tout en la partageant ». Qui veut-il dire exactement dans cette diatribe boursoufflée ? Qui vise-t-il ? En quoi la loi de la chaussure à crampon s’impose-t-elle, ailleurs que dans l’imaginaire schneidermannienn, à la vie sociale et économique (pour la vie familiale, on veut bien, la télé a été souvent monopolisée) ?

L’équipe de France de foute est-elle un concept racialiste ?

On peut deviner dans le « pèpère », le Président de la République qui a pourtant fait preuve de retenue dans son bref commentaire d’après-match. « Les victoires en ce moment on les goûte particulièrement. Surtout quand il y a une ambiance. On dit, cette équipe, elle n'y arrivera pas, elle ne peut pas y arriver. Parce que plein de chose ... elle y est arrivée. Et nous montre un exemple. Il faut y croire » « l'entraîneur, ça compte ».

 

Service minimum et il faut toute la bonne foi habituelle des UMP basheurs pour y voir une honteuse récupération. Ainsi d’un Geoffroy Didier qui touitte : « #Hollande essaie déjà de récupérer la victoire de la France... mais n'est pas Didier Deschamps qui veut! Pour Hollande, c'est carton rouge! ». Il est suivi par le fameux LioNNel Luca « FH pitoyable en pleine récupération sur le dos des bleus qui voudrait tant refaire le coup de Chirac en 1998 pour la coupe du monde... ».

L’équipe de France de foute est-elle un concept racialiste ?

Match truqué ?

 

Mais notre LioNNel ne se contente pas de cette minable mesquinerie, il ajoute : « 1 but hors-jeu, 1 but contre son camp, 1 joueur sorti et voilà comment on sauve les droits Tv de la FFF et les enjeux francophones pour la FIFA.. ». Il insinue donc clairement que le match était truqué.

Noël Le Graët, président de la FFF – il est vrai, un affreux socialo – aurait-il donc acheté l’arbitre ? Voire, tel un Tapie, acheté un joueur pour qu’il marque contre son camp ? Avec la complicité de Blatter qui dirige la FIFA ? Et tout cela, d’abord, au grand profit de TF1 de l’ami Bouygues, ami de Sarkozy s’entend, qui avait mis 130 patates, comme dit Pierre Menez, dans la diffusion des matches de l’équipe de France. Le patelin Nonce Paolini, qui faisait le faraud avant le match, doit quand même être bien soulagé : il est assuré d’engranger de la pub au moins jusqu’aux matches de poules au Brésil.

 

Mais la palme du commentaire revient, sans conteste, à un incertain Eric Domard, conseiller sport du F-haine. Non pas pour ses propos praudiens sur la "rédemption d’une équipe de France dont personne n’a oublié les frasques et le fiasco comportemental lors du dernier rendez-vous en Afrique du sud" avec "le douloureux souvenir de Knysna". Ni même pour avoir – mauvais Français ! – dévalorisé notre triomphe : "Cette victoire, face à une équipe ukrainienne qui n’a participé qu’à une seule phase finale de Coupe du monde dans son histoire n’est ni un exploit, ni une fin en soi." Mais pour ce jugement : « Ce n'est pas le concept racialiste de la France black, blanc, beur, qui a sauvé la France hier soir, c'est un collectif, un état d'âme, une abnégation et l'envie de se surpasser. » C’est beau comme du Finkielkraut ce concept racialiste ! Pour le reste des truismes : de fait il y eut, sur le terrain, enfin une équipe et des joueurs qui en voulaient. Et ça s’est concrétisé par un but de Sakho (black), un but de Benzéma (beur) et un contre son camp d’un ukrainien (blanc).

 

Que Schneidermann se rassure, la chaussure à crampon ne sera pas, comme le sabre de M. Prudhomme, le plus beau jour de la vie de François Hollande, annonce de temps souriant. Les emmerdes  - bonnets rouges plus ou moins bretons, rose bonbon des anti-mariage homo, sans oublier les poids-lourds et bientôt les tracteurs des agrariens encerclant la capitale, etc. – vont encore voler en escadrilles. Même le miracle ukrainien risque de n’être qu’un beau feu d’artifice. Mais au moins il a eu lieu !

Anatomie d’un instant, Javier Cercas

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Anatomie d’un instant, Javier Cercas
Anatomie d’un instant, Javier Cercas

J’ai raté ce livre à sa sortie en août 2010 parce que je suis nettement moins attentive aux parutions en période estivale. Réédité récemment en format poche, il n’a cette fois pas échappé à ma vigilance : le premier ouvrage de Cercas, un «roman-document» intitulé Les soldats de Salamine avait suscité mon enthousiasme il y a une dizaine d’années au point que je l’ai prêté et offert à plusieurs reprises autour de moi. Après le succès mérité de ce livre mêlant réalité et fiction sur les derniers moments de la guerre civile espagnole, Cercas (natif de Caceres, mais établi depuis sa plus tendre enfance en Catalogne) a voulu rééditer l’exploit à propos du coup d’état du 23 février 1981. Cependant, son brouillon achevé, il renonce à la fiction comprenant « que les faits du 23 février possédaient en eux-mêmes cette force dramatique et ce potentiel symbolique que nous exigeons de la littérature ».

Anatomie d’un instant, Javier Cercas
Anatomie d’un instant, Javier Cercas

Beaucoup d’entre nous se rappellent les images du lieutenant-colonel portant le tricorne de la Guardia Civil et de ses hommes prenant d’assaut les Cortes le jour de l’investiture de Calvo Sotelo (qui doit remplacer Adolfo Suarez comme chef du gouvernement)  et exigeant sous la menace et les coups de feu que les députés et le personnel se couchent au sol. Tous obtempèrent, à l’exception de trois « rebelles » : Adolfo Suarez, président démissionnaire du gouvernement, Manuel Guttiérrez Mellado, vice-président en charge de la défense et de la sécurité nationale et Santiago Carrillo, élu du PCE. Ces images ne furent pas diffusées en direct (seule la radio continuait à émettre) mais le caméraman de la RTE continuait à filmer. Cependant, Cercas ne s’en est pas tenu à la séquence très partielle diffusée a posteriori : il a vu, revu, scruté la totalité de la bande qui constitue le « fil rouge » de son texte et qui en amorce chaque partie ; il a aussi enquêté sur les acteurs de la conspiration, recueilli des témoignages sur les jeux et les rivalités politiques, accomplissant, sans a priori, un travail de précision tout en faisant partager au lecteur ses hésitations et ses doutes (comme en témoigne l’utilisation récurrente de la conjonction ou). Par ses investigations, son esprit critique, il règle son compte au mythe d’un putsch d’opérette et fait véritablement œuvre d’historien contemporain.

 

Ce n’est pas le seul mérite de l’ouvrage. En effet, Cercas  développe longuement le comportement et le parcours des trois rebelles aux injonctions des putschistes.

  • Adolfo Suarez, issu des rangs du franquisme, est désigné en 1976 par Juan Carlos président du gouvernement pour mener la Transition démocratique. Habilement, il construit « les fondements d’une démocratie avec les matériaux de la dictature », obtient la légalisation des partis, la liberté de la presse, la rédaction et le vote d’une constitution... mais peine à faire appliquer les décisions. Le 23-F, il s’interpose pour dégager Guttiérrez Mellado de son affrontement avec les putschistes. Il est considéré comme un « foutriquet » et un traître par sa famille politique d’origine et  bien d’autres.
  •  Le général Manuel Guttiérez Mellado fut un franquiste de la première heure : il participa activement en 1936 à la rébellion de son unité contre le Frente Popular. Cependant, nommé en 1976 à Valladolid, il fait publiquement référence dans son discours d’investiture à l’Etat de droit et exige de ses subordonnés une totale et inconditionnelle soumission au pouvoir civil. Vice-président du gouvernement Suarez, chargé de la réforme militaire, il est acquis à la  monarchie constitutionnelle. Le 23-F, il se dresse furieusement contre les putschistes. Il est considéré comme un traître par ses pairs
  • Santiago Carrillo, d’abord secrétaire des Jeunesses socialistes, adhère au PCE en 1936 et rejoint le Bureau politique. En exil, il continue d’être actif mais prend ses distances avec l’URSS pour se rapprocher des eurocommunistes. A son retour en Espagne (1976), pour obtenir de Suarez la légalisation (1977) de son parti il reconnaît la monarchie parlementaire, le drapeau national, est élu député, fait participer le PCE à la rédaction de la constitution adoptée par référendum en 1978 : homme de compromis, il est accusé de révisionnisme par nombre de ses camarades. Le 23-F, il continue, impavide, à tirer sur sa cigarette : celle du condamné ? Allez, encore un traître !

 

Voilà donc trois traîtres ou trois (néo) adeptes de la légalité, ou trois soutiens de la transition démocratique, ou trois partisans de la réconciliation nationale (pour plagier Cercas) qui accomplissent « un geste de courage, de grâce, de révolte, de liberté. »

El rey Juan Carlos, en su mensaje difundido por RTVE en la noche del 23-F.

El rey Juan Carlos, en su mensaje difundido por RTVE en la noche del 23-F.

Une absence de réponse populaire

 

Ce n’est évidemment pas l’audace de ces trois hommes qui fit échouer le golpe ; quant à la réaction citoyenne, elle fut inexistante : « Telle fut la réponse populaire au coup d’Etat : l’absence de réponse ». C’est en explorant les arcanes des préparatifs et du déroulement du complot que l’auteur dégage les facteurs déterminants de la faillite des trois militaires conspirateurs. Si la volonté d’éliminer Suarez était commune au général Armada (ex-conseiller de Juan Carlos, dévoré d’ambition), au général Milans del Bosch (responsable militaire de la région de Valence) et au lieutenant-colonel Tejero (un récidiviste !), au moment des faits, il apparaît clairement « que leur coup d’Etat était en réalité trois coups d’Etat différents. » Milans décrète l’état d’exception à Valence où les chars sont dans la rue mais il a surestimé son charisme puisqu’il se heurte à la défection de la division Brunete à Madrid (la plus puissante d’Espagne) tandis qu’Armada s’agite dans un jeu trouble qui entraîne la suspicion au Palais Royal et...chez Tejero. L’intervention digne et ferme de Juan Carlos à la télévision portera l’estocade à la tentative qui, en définitive, consolidera la monarchie (mais Cercas n’absout pas totalement le roi*).

 

Après avoir démontré la complexité du coup d’Etat, l’auteur s’étend sur la difficile cohabitation entre éthique et politique et c’est passionnant, très nuancé, jamais ardu grâce à la plume à la fois claire et sensible de l’écrivain (on retrouve dans cet ouvrage son goût pour la géométrie, la symétrie, les parallèles). Il clôt sur une note personnelle qui est un symbole de la réconciliation, du respect d’autrui, de l’affermissement de la démocratie. Plus que d’une chronique, il s’agit bien là d’une œuvre littéraire.

 

* Lothar Lahan, ambassadeur d'Allemagne à l'époque, aurait estimé que le roi avait montré de la compréhension, sinon de la sympathie pour les putschistes ("mostró comprensión, cuando no simpatía frente a los golpistas aquel infausto 23-F")

Anatomie d’un instant, Javier Cercas
Anatomie d’un instant, Javier Cercas

Actes Sud, collection Babel 10,50 €

 

 

 

 

Quelques images du putsch

 

 

Un film a aussi été tiré des événements qui mêle reconstitution mais aussi images d'archives.

Mort de Franco, le roi Juan-Carlos prête serment, Adolfo Suarez aussi devant Juan-Carlos comme 1er ministre.
Mort de Franco, le roi Juan-Carlos prête serment, Adolfo Suarez aussi devant Juan-Carlos comme 1er ministre.
Mort de Franco, le roi Juan-Carlos prête serment, Adolfo Suarez aussi devant Juan-Carlos comme 1er ministre.

Mort de Franco, le roi Juan-Carlos prête serment, Adolfo Suarez aussi devant Juan-Carlos comme 1er ministre.

Céder sur l’accessoire

pour ne pas céder sur l’essentiel

 

« La Transition fait déjà partie de l’Histoire, écrivit en 1996 le sociologue J. Linz. Aujourd’hui, elle n’est plus un sujet de débat ou de lutte politique. » (…) depuis la Transition est (…) un objet de lutte politique. () ce changement est la conséquence d’au moins deux phénomènes : le premier est l’arrivée au pouvoir politique, économique et intellectuel d’une génération de gauche (…) qui n’avait pas pris part au passage de la dictature à la démocratie et qui considère que ce passage a été mal fait (…) ; le second est le renouvellement (…) d’un vieux discours d’extrême gauche selon lequel la Transition avait été le fait d’une tromperie négociée entre les franquistes désireux de rester coûte que coûte au pouvoir, menés par Adolfo Suárez, et des gens de gauche assujettis, menés par Santiago Carrillo, une tromperie dont le résultat ne fut pas une véritable rupture avec le franquisme (…) configurant ainsi une démocratie (…) insuffisante. Entre une bonne conscience aussi granitique que celle des putschistes du 23 février (…) et (..) la simple méconnaissance de l’Histoire récente, les deux phénomènes risquent d’attribuer le monopole de la Transition à la droite (…) alors que la gauche, cédant au double chantage d’une jeunesse narcissique et d’une gauche ultramontaine, semblepar moments prête à se désintéresser de la Transition (…).

 

Même si on ne connut pas cette joie particulière qui aurait accompagné l’écroulement instantané d’un régime d’épouvantes, la rupture avec le franquisme fut néanmoins une rupture authentique. Pour y parvenir la gauche a fait de multiples concessions, mais faire de la politique suppose de faire des concessions, parce qu’elle consiste à céder sur l’accessoire pour ne pas céder sur l’essentiel ; la gauche céda sur l’accessoire, mais les franquistes cédèrent sur l’essentiel : le franquisme disparut et ils furent obligés de renoncer au pouvoir absolu qu’ils avaient détenu pendant un demi-siècle. La justice, certes, ne s’est pas faite pleinement, la légitimité républicaine violée n’a pas été restaurée, les responsables de la dictature n’ont pas été jugés, les victimes n’ont été (…) complétement dédommagées, pourtant on a construit une démocratie qu’il aurait été impossible de construire si l’objectif  prioritaire n’avait pas été de construire l’avenir mais (…) de corriger le passé : le 23 février 1981, (…) après quatre ans de pouvoir démocratique, l’armée tenta un coup d’état qui faillit réussir, ainsi est-il facile d’imaginer qu’elle aurait pu être la durée de vie de la démocratie si (…) à ses tout débuts, un gouvernement avait décidé de  pleinement imposer la justice (…) Que le système politique issu de cette époque-là n’est pas une démocratie parfaite est un truisme : peut-être que la dictature parfaite existe (…)  mais la démocratie parfaite n’existe pas car ce qui définit une véritable démocratie est son caractère flexible, malléable (…) toujours perfectible (…)  La démocratie espagnole n’est pas parfaite, mais (…) bien plus solide que la démocratie fragile que le général Franco avait renversée par la force. Tout cela fut essentiellement une victoire pour l’antifranquisme, une victoire pour l’opposition démocratique, une victoire pour la gauche qui obligea les franquistes  à comprendre que le franquisme n’avait d’autres avenir que son extinction complète. Suárez l’a immédiatement compris (…) nous lui devons (…) la période la plus longue de liberté que l’Espagne ait connue dans son histoire. (…) Le nier est nier la réalité, ce vice suranné d’une certaine gauche  encore gênée par la démocratie (…) Enfin, le franquisme fut une histoire malheureuse,  mais sa fin ne l’a pas été.

 

(extraits d’Anatomie d’un instant, édition « babel » pages 498 à 501)

 

PS C'est évidemment moi qui ai mis en relief certains passages.

STOP, le racisme ça suffit !

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 Au mois de mai, une affiche de la « Manif pour tous », représentait déjà Christiane Taubira en gorille menaçant.

Au mois de mai, une affiche de la « Manif pour tous », représentait déjà Christiane Taubira en gorille menaçant.

Paris, le 19 novembre 2013

 

 

« MARCHONS CONTRE LE RACISME »

Le 30 novembre 2013 à Paris, en France et dans les Dom Com

 

 

Un climat nauséabond s'installe dans notre pays. Le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira, a subi ces dernières semaines des attaques racistes venues de temps obscurs que l’on croyait révolus. Les déclarations racistes d’une candidate du Front national, les invectives d’enfants, téléguidés par leurs parents, traitant la ministre de la Justice de «guenon », sont une souillure pour la République.

 

Ces propos attaquent frontalement des millions d’êtres humains originaires d’Afrique, des Caraïbes, des Amériques, de l’Océan indien, citoyens français ou non et dont les aïeux ont été jadis martyrisés du fait de leur couleur de peau. Ils constituent une atteinte violente contre toutes et tous car ils visent au cœur le pacte républicain.

 

Nous condamnons solennellement cette dérive raciste, de même que les actes et propos qui en ont permis la maturation. Nous n’admettons pas que des millions de personnes soient déniées dans leur humanité et leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture, de leur religion... Nous ne supportons pas que des boucs émissaires soient désignés comme les responsables de nos maux et comme des menaces sur notre avenir.

 

Alors que la France doit affronter les énormes défis liés à la dégradation économique, au chômage et aux inégalités, face à ceux et à celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu'égale, solidaire et fraternelle.

 

C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui ont à cœur les valeurs de l’humanité, toutes celles et ceux qui veulent opposer l’égalité et la fraternité aux visages hideux du racisme à participer à une marche le 30 novembre 2013, à Paris, dont le rendez-vous est donné à 14 h 30, place de la République, ainsi que partout en France métropolitaine et dans les Dom Com.

 

Signataires :

Collectifdom - CM 98

Ligue des droits de l’Homme - Licra  - Mrap - SOS Racisme

CFDT - CFTC - CGT - FSU  - UNSA - Union syndicale Solidaires
UEJF (Union des étudiants Juifs de France) - FIDL - UNEF - UNL - UFAT (Union Française des associations Tziganes) - R=(Respect) - EGAM - FNASAT - Banlieues du Monde - France Terre d'asile - Ni Pute Ni soumise - Collectif des écrivains nègres - Association ultramarine de France - Les amis du PPM en France - Haut Conseil des Maliens de France  - Association pour la Promotion de la Langue et de la culture Soninké (APS) - Association culturelle de musulmans de Drancy - Conseil de Coordination des organisations arméniennes - La Maison des potes - Mémorial 98 - Le Syndicat des Avocats de France (SAF) - Le Syndicat de la Magistrature - Les Marianne de la diversité - RESF - Fédération des Mutuelles de France - Mouvement pour la paix  - Fondation Copernic - SNES - FCPE - CIMADE - SNEP - SNUEP - DAL (Droit au logement) - Ligue de l'enseignement

Angers

Angers

INDICATIONS PRATIQUES (source CFDT)

 

  1. Il s’agit d’une manifestation avec visibilité pour chaque organisation (banderoles, sono, drapeaux, autocollants, etc…). Une banderole unitaire de tête sera évidemment prévue.
  2. La manifestation est à l’initiative de la société civile (associations et syndicats). Les partis et groupes politiques sont invités à se mobiliser mais ne sont en aucun cas organisateurs, ni initiateurs.
  3. Ordre prévu dans la manifestation parisienne : Organisations Dom Com initiatrices (Collectifdom et CM98), associations, syndicats… Les partis et groupes politiques suivent et ne sont pas invités dans le "carré de tête".
  4. Prises de parole à l’issue de la manifestation : seules les organisations initiatrices et les associations nationales de défense des droits de l’homme ou antiracistes prendront la parole sur la base de l’appel commun.

Têtes d’Haineux

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Têtes d’Haineux

Haters (Ceux qui haïssent)

 

Don't spit on me and shame yourself

Ne me crache pas dessus et honte à toi

Because you wish you were someone else

Car tu rêves d'être quelqu'un d'autre

You look so clean but you spread your dirt

Tu sembles si propre mais tu étales ta saleté

And do you think that words don't hurt

Et penses-tu que tes mots ne me font pas mal

 

 

Les “haters” – anglicisme que je traduis donc, grâce à P. Dac et F. Blanche, par « Têtes d’haineux » - prolifèrent  sur la toile.

Sur les sites de la mouvance du Nouvel Obs, le pire des hebdos à l’exception de tous les autres, je me suis heurté à un(des)anonyme(s) aux pseudos divers  - Serpico, Search and destroy, Autist je ne sais plus quoi et quelques autres - même hargne, mêmes obsessions, mêmes citations. S’il ne s’agit de la même personne sous ces pseudos, ils chassent en bande en hyènes qu’ils sont.

 

Mais il arrive de tomber sur le hater solitaire.

 

Un incertain Jacques Gaillard avait attiré mon attention pour un réquisitoire assez bien senti sur les fameux « bonnets rouges », dans Bakchich. Coup d’œil sur ses articles. Je tombe sur « HISTOIRES D’HISTOIRE » qui démarre sec avec : « On commémore, et ça ricane. Evaporée des programmes scolaires, l’Histoire passe pour être le dernier refuge des réacs. C’est à voir… » Le chapô laisse présumer de la suite.

 

Je me contente de laisser un bref commentaire :

« Pauvre Cicéron convoqué en conclusion de ce galimatias d’un imprécateur en mal de copie.

Grandes affirmations, fortes accusations, qui ne s’appuient que sur une citation soigneusement choisie. Pourfendons donc le « politiquement correct », en anglais political correctness : ça fait plus chic ! Inventons un adversaire caricatural que l’on pourra facilement contrebattre : quel est ce fameux "political correctness de gauche" qui a décrété « que l’histoire de France était l’apprentissage du nationalisme, l’éloge du colonialisme et la célébration de l’inégalité. » ? En toute bien-pensance, bien sûr.

Inventons aussi un enseignement de l’Histoire tout aussi caricatural où on parlerait « de moins en moins de la Révolution et de plus en plus de la Terreur ». Evolution de l’enseignement d’autant plus bizarre que l’imprécateur affirme d’entrée que l’Histoire s’est « évaporée des programmes scolaires ».

Du Finkielkraut, avec tous les poncifs habituels. »

 

Le premier commentateur – « Anonyme (hélas) »(sic) - approuve l'article :

« Merci pour cette analyse du désastre que je subis au quotidien dans mon métier (professeur d'histoire en collège et lycée). (…) ma matière d'étude a basculé vers une domination de la repentance gauchiste (…) Mais ces gens-là, qui prétendent limiter notre liberté pédagogique au nom d'un égalitarisme niveleur, possèdent un pouvoir que je n'ai pas.

Alors il ne reste plus à certains, comme moi même, que la résistance passive, dans notre coin, en dépit des invectives de tout bord : élèves incultes qui prétendent imposer ou refuser des thèmes d'étude ; parents tout aussi vindicatifs que leurs rejetons (depuis quand les chiens font-ils des chats ?) ; et administration veule, sans autre charisme que celui donné par leurs supérieurs hiérarchiques, qui font la pluie et le beau temps de leurs carrières, but ultime et indépassable de leur (in) conscience. (…) La bataille de l'instruction semble perdue. Le triomphe de la lobotomisation des conscience* semble écrasant. Mais un certain général, un certain 18 juin, a prouvé que du plus profond des abysses, il est toujours possible de se relever...»

 

A un tel degré de débilité arrogante, je me contente d’un « Affligeant.

Ce prétendu prof nous sort tous les clichés ressassés sur les élèves qu'il méprise.

Quel est donc cet "égalitarisme niveleur" qui limiterait sa "liberté pédagogique" ? Le vilain inspecteur ? il ne passe au mieux qu'une fois tous les trois ans (en annonçant sa venue, d'ailleurs) ? La veule "administration" - entendez le principal ou le proviseur ? Elle n'a aucun droit de regard sur la classe.

Commentaire méprisant donc méprisable. »

 

Que n’avais-je fait ?

 

Flagrant délire

 

J’ai droit en riposte à un déferlement que je cite intégralement:

« Mon pauvre Monsieur... Votre violence verbeuse n'est que le reflet de votre aveuglement et de votre haine à l'égard de chose* que vous ne comprenez pas. Oui, je suis réellement professeur, depuis 11 ans et actuellement TZR (remplaçant) pour être exact, et que ce soit des principaux ou des proviseurs, tous se complaisent dans la lâcheté, ou presque. Qu'ils soient en collège, en lycée, en lycée pro (j'y ai enseigné aussi, et avec plaisir, contrairement à ce que vous pourriez en dire) ; cela ne change rien à l'affaire. Certes, en théorie, ils n'ont aucun droit de regard sur la classe, mais croyez-moi, la théorie et la pratique, ça fait deux. Je ne compte même plus les fois où mes cours sur la laïcité ont été contesté* dans leur existence même, mes notes ou appréciations modifiées à mon insu, une moyenne une fois carrément annulée car une élève de la classe avait raté un devoir, étant malade. Toute la moyenne de toute la classe a été annulée par le principal, dont j'ai appris après coup qu'il était ami personnel de cette famille. Et tout cela je l'ai découvert au conseil de classe !

Quant aux inspecteur*, je vous rejoins sur ce point, ils passent rarement et sont complètement à côté de la plaque. Ils n'ont que le pédagogisme éculé à la bouche, quand ce n'est pas leurs sempiternels programmes. De véritables incapables. Une professeur que j'ai remplacé* il y a trois* (elle devenait inspectrice) me l'a d'ailleurs confirmé : elle ne supportait même plus les élèves dans un bon lycée de centre-ville ...

Sur le mépris dont j'aurai fait preuve, sachez monsieur, que je ne méprise que ceux qui le méritent, et certainement pas les élèves (dont ce n'est pas la faute), mais plutôt les pervers qui ont saboté l'école de la république par un noyautage systématique des leviers de commande, contre l'avis majoritaire des personnels de terrain. Elle est belle la démocratie... Alors on pourra toujours me dire que nous sommes d'affreux conservateurs, et c'est en partie vrai. Mais vouloirs faire table rase du passé n'est rien d'autre qu'une idéologie criminelle, surtout en histoire-géo.

Et enfin, sur votre deuxième post, tout aussi haineux que le premier, il n'y manque plus que la reductio ad hitleram pour être complet. Mais heureusement que vous êtes là pour démasquer les "crypto" facho et consort. Le monde avait besoin de vous pour cela ...

Ce n'est parce qu'on n'est pas de votre avis, Monsieur, que ça fait de nous des hitléro-trotskistes, des hyènes dactylographes et j'en passe ! La caricature n'est pas un argument, c'est l'expression d'une pensée appauvrie, sauf quand elle est à vocation humoristique. Mais en possédez-vous seulement le sens ?

Voilà, j'en ai fini avec vous. Vous ne méritiez pas tant d'attention, mais votre outrance m'était insupportable. Je retourne à mes copies, elles méritent plus d'attention que vous. Votre esprit borné est déjà irrémédiablement pollué. Mes élèves, eux, ont (encore) l'avenir devant eux. Et je vais essayer encore plus de leur inculquer cet esprit critique des Lumières, qui seul, donne accès à la Raison dont vous êtes si visiblement dépourvu. Salutations, Monsieur l'outrancier ! ».

 

Ce « Monsieur l’outrancier » final s’imposait. Le personnage s’est donc enfermé dans une sorte de délire verbal totalement dément. Que veut dire cette haine à l’égard de chose singulièrement singulière que je ne comprendrais pas ? Faut-il mentionner ces principaux ou ces proviseurs qui tous se complaisent dans la lâcheté (venant d’un anonyme, cette accusation de lâcheté prend tout son sel) ! Les exemples qu’il donne laissent dubitatif.  Des notes et appréciations modifiées : de fait si ses appréciations sont du style « esprit borné déjà irrémédiablement pollué », on peut comprendre que le chef d’établissement corrige ses excès. Faut-il mentionner l’attaque sur le pédagogisme éculé si ce n’est pour inciter ce soi-disant prof à lire l’ouvrage d’un grand historien Eloge des pédagogues !

 

Mais tout cela n’est que broutilles, à côté de ce reductio ad hitleram et le déchaînement qui suit, sans aucun rapport avec les commentaires que j’ai laissés où, ni de près, ni de loin, je frôle le fameux point Godwin et encore moins les outrances staliniennes qu’il écrit. Et ça se conclut par des injures hyaineuses.

 

Une diatribe inquiétante quant à la santé mentale de son auteur. Mais révélatrice du climat de plus en plus haineux qui sévit sur la toile.

 

Ici, visiblement, l’auteur de l’article, le dénommé Gaillard, donne – c’est sa marque de fabrique en quelque sorte – dans le style polémique. Il peut cogner juste ou ne révéler, comme ici, que des préjugés assez répandus au demeurant (Brighelli, Polony, Fanny Capel et même Caroline Brizard dans ses fréquents mauvais jours, sans oublier bien sûr Finkielkraut et Jacques Julliard illustrent bien cette rétropensée).

 

Style polémique qui muscle les commentaires.

Qui n’autorise pas à écrire n’importe quoi. Mais l’anonymat, presque automatiquement, amène à toutes les outrances. Ici, on a en quelque sorte un phénomène d’auto-allumage où le personnage visiblement très perturbé se débonde. Peut-être d’ailleurs que cet épandage a pour lui une vertu en quelque sorte purgative. Du commentaire en guise de lavement !

 

Mais c’est de la guimauve par rapport à ce qu’on peut lire chez les souchiais prétendument laïcs ou franchement cagots !

 

* Toutes les citations sont des copiés-collés ; mais c’est moi qui ai mis en relief quelques passages.

 

 

   P S J'ai même eu droit à la "Corée du Nord", mais le gâs visiblement est à l'Ouest !

Révolte des profs de classes préparatoires !

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Révolte des profs de classes préparatoires !

« Peillon, t’es foutu, les profs de prépas sont dans la rue ! » Coiffés d’une toque magistrale, va-t-on voir défiler les professeurs de classes préparatoires, de la Bastille à la République, le 9 décembre ? Et SNALC et SNES ont déposé un préavis de grève ! Motif de leur ire : une atteinte inadmissible à leurs avantages acquis. Mais si on supprimait les grandes écoles et ces prépas coûteuses et élitistes ?

Toges

Toges

Vincent Peillon vient de lancer un grand chantier casse-gueule : la réforme du métier d’enseignant. Le ministère veut incidemment remettre à plat les décharges de service, dont celles des professeurs des classes prépa. Leur obligation de service, comme on dit à l’éducation nationale, est de dix heures de cours par semaine. Mais si l’effectif de la prépa dépasse les 35, ils bénéficient d’une heure de décharge. Et quand ils enseignent en seconde année, une nouvelle heure leur est allouée. A tort pour les intéressés sans doute, le ministère semble considérer que des effectifs de plus de 35 avec un public sélectionné ce n’est pas anormal. Et qu’en deuxième année, les étudiants des prépas disparaissent aux congés de Printemps, pour passer les concours, donc que les profs n’ayant plus cours dès le mois de Mai, une heure de décharge ne s’impose absolument pas.

 

« En cumulant traitement, heures supplémentaires et heures d’interrogation orale (les « heures de colle »), un professeur de classe prépa gagne en moyenne 4.800 euros nets par mois ; un professeur de chaire supérieure*, 5.700 euros… avec, en fin de carrière et en cumulant le maximum d’heures supplémentaires et d’heures de colle, la perspective d’émoluments pouvant atteindre 9.800 euros nets comme l’avait évoqué la Cour des comptes dans un rapport récent. » (Revue de presse du CRAP)

 

Comme défendre bec et ongle des avantages acquis qui, vu de l’extérieur de l’educnat, peuvent sembler abusifs, les profs de prépas affirment que ce sont les classes préparatoires aux grandes écoles qui sont visées. Il faut dire que ces CPGE et leurs enseignants n’ont pas une image de marque reluisante : élitistes, injustes, maltraitantes, avec des maîtres arrogants, formatant des bêtes à concours… Cette caricature reste peut-être proche de la réalité des prépas des « grands lycées » des grandes villes, à commencer par Paris. Elle ne s’applique pas aux prépas qui se sont créées dans des lycées de banlieues et de villes moyennes, depuis quelques années et qui ont parfois peine à recruter.

 

Si l’on en croit Carole Daverne et Yves Duterq (Les bons élèves. Expériences et cadres de formation, PUF), face à des publics moins pré-formatés aux méthodes de travail et au niveau d’exigence des prépas à l’ancienne, les enseignants ont dû développer une stratégie d’empowement, ils ont inventé une pédagogie  - eh oui ! – pour permettre aux élèves de se dépasser. Ainsi les fameuses heures de colle ne sont plus des moments un peu sadiques où le maître fait mesurer à l’étudiant toute la distance qui le sépare de la réussite au concours, mais l'occasion de mieux connaître ses difficultés et de le guider de façon individualisée. La proximité passe aussi par les courriels et les coups de téléphone. Le climat n’est donc pas celui d’un bagne scolaire. (Le café pédagogique) Et là, plutôt qu’une décharge de service, c’est une limitation des effectifs pour permettre ces liens prof-élèves qui s’impose. Mais quand il s’agit de proférer le Savoir du haut de sa chaire, fût-elle supérieure, qu’importe qu’il y ait 35 ou 48 auditeurs.

Les ruptures de courbe sont dues à des changements de modes de calculs ; les IUT ont été fondues dans les universités;

Les ruptures de courbe sont dues à des changements de modes de calculs ; les IUT ont été fondues dans les universités;

Un modèle pour l’université ?

 

C’est ce que disent les auteurs, mais ils n’ignorent pas que ce modèle a un coût. En moyenne un élève de CPGE coûte 37% de plus qu’un étudiant (15 020 contre 10 940€). De plus ces classes restent comme ils disent très genrée : en schématisant à peine, ¾ de filles en prépas littéraires, 1/4 en prépas scientifiques et globalement un peu plus de 40%. Surtout, alors que globalement, en 2011, dans l’enseignement supérieur, 30% des étudiants sont enfants de cadres ou de professions intellectuelles supérieures et 22% de famille d’ouvriers, de retraités ou d’inactifs, en CPGE, 50% sont fils de cadres supérieurs ou membres de professions libérales, et 12 % côté ouvriers, retraités ou inactifs. Situation pratiquement inchangée depuis 2001, alors que la création de nouvelles prépas, hors des bastions traditionnels, avait pour but d’en élargir le recrutement.

 

Faut-il donc, finalement, supprimer les prépas et inviter leurs enseignants à rejoindre les universités ? En toute logique, il faudrait alors supprimer nos grandes écoles. Impensable ! Ministres ou anciens ministres, anciens élèves de Sciences Po, Polytechnique, ENS, HEC, etc., sans oublier l’ENA, dans une véritable union sacrée, défendraient nos chères – ô combien – et élitistes grandes écoles. Se dresseraient aussi les farouches républicains –trotskystes lambertistes en tête - pour défendre ces inaliénables institutions de notre République ! Alors que, comme le souligne ironiquement Baudelot (prof à l’ENS, au demeurant), classes prépas et grandes écoles sont un « héritage composite qui réunit des aspects empruntés aux Collèges des Jésuites, à la formation des officiers des corps techniques des armées de l’Ancien régime et de l’Empire ». Le goupillon et le sabre ! Une belle « exception française » !

 

Alors rêvons. Rêvons d’une Université qui aurait les moyens des CPGE et qui mettrait réellement en place une stratégie d’empowement. Rêvons de grandes écoles grandes ouvertes aux enfants d’ouvriers et d’employés donc capables de sortir de leur malthusianisme et d’imaginer des parcours d’accès différenciés. Rêvons…

 

 

* Invention de Georges Pompidou – lui-même ex-prof de prépa avant de se reconvertir dans des activités encore plus lucratives – le prof de chaire supérieure a vocation à enseigner dans les fameuses classes préparatoires et ne relève que de l’Inspection générale de sa discipline. Mais tous les profs de prépas ne sont pas automatiquement de chaire supérieure.

 

 

 

 

 

Tiens t'auras du bidon ! (hymne du Parti de Gauche)

 

Qui n'a rien à voir, mais je ne résiste pas devant un bidonnage aussi grotesque, avec deux vedettes :

le Mélenchon

la Chazal

plus les comparses !

Comment ces deux complices - et du coup Mélenchon le pourfendeur des journalistes a bien dû s'acoquiner avec TF1 - ont-ils pu imaginer une mise en scène aussi minable ? Comment des militants de la gauche, la vraie, la pure, garantie grand teint, ont-ils pu se prêter à cette assez piteuse mise en scène ? Comment surtout, ces rigolos n'ont pas pensé que ce bidonnage risquait fort d'être démasqué ?

 

Pour le journaliste néerlandais Stefan de Vries qui a photographié depuis son balcon l'interview du leader du Front de gauche, organisée avant la manifestation : « C'était clairement une mise en scène, c'était flagrant. En plus ils ont utilisé un zoom, ce qui donne l'impression que Mélenchon est entouré d'une énorme foule, alors qu'il s'agissait de 20 à 30 personnes ».

Encore des têtes d’haineux

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Caroline Berg Eriksen, fotbalfrue (=femme de fouteux)

Caroline Berg Eriksen, fotbalfrue (=femme de fouteux)

Caroline Berg Eriksen, blogueuse mode norvégienne, a posté cette photo sur le réseau social Instagram, à partir de son compte « fotballfrue », la femme du footballeur en français (elle est mariée à un modeste footballeur norvégien, Lars-Kristian Eriksen). En guise de légende, elle avait écrit (avec beaucoup de smileys) :

    « I feel so empty, and still not 4 days after birth. » (Je me sens si vide, et pourtant je ne le suis pas. Quatre jours après l’accouchement.) »

 

L’article de RUE89 va gloser sur ce ventre plat  y voyant le symptôme d’une « mamanrexie » : il faut prendre du ventre, mais surtout nulle part ailleurs.

 

Dans les commentaires, un « glory hole » pardon  «glory box » commence à délirer « cette femme de footballeur donc vit pour son physique c’est son mari qui lui demande sinon il ira baiser avec d’autres, même s’il ne doit pas s’en priver mais pour elle c’est toute sa vie rester “belle” afin de plaire à son mari ». La voilà rhabillée pour l’hiver, ce qui, dans ces contrées, n’est pas inutile.

Mais un PTrelawney qui se dit « Dans le brouillard » va se construire un scénario dément :

« en fait c’est :

1 - J’épouse un footballeur non pas parce qu’il est spirituel, mais parce qu’il a de l’argent.

2 - je me fais faire un gosse. Comme cela, s’il me jette, avec la pension alimentaire, j’ai de quoi voir venir

3- Je reste avec un ventre plat, des gros nichons et un beau cul, comme cela si je me retrouve célibataire, je recommence au numéro 1

4 Si le gosse a une tare parce qu’il a subit le contre coup de mon régime, ben ce n’est pas grave puisque je l’ai fait pour la tune et accessoirement pour vendre les photos du bébé à un journal people

5 - S’il est vraiment handicapé, je pourrait toujours devenir ambassadrice d’une association caritative et re me faire de la tune.

Avouez que je ne suis pas loin de votre définition du « néo » liberalisme »*

 

    Il est peu probable que Lars-Kristian Eriksen soit un Zlatan norvégien, pété de thunes. Même s’il se la joue un peu comme Beckham avec sa Caroline chérie et s’il pose dénudé comme un rugbyman pour un calendrier.

Et la belle fotbalfrue,  si l’on en croit l’article, se ferait 339 000€ de pub sur son « blog rose » (2012).

Inutile d’aller plus loin. Ce qui compte, pour ce commentateur caché derrière un pseudo, c’est, sous le noble prétexte de pourfendre le « néo-libéralisme », de cracher sa haine, gratuitement, pour le plaisir de haïr.

 

Exemple bénin, au demeurant. La nordique Caroline ne risque guère d’être blessée par les élucubrations de haters français qu’elle ignore.

 

Encore des têtes d’haineux

Mais, sur tout sujet, on voit sortir ces têtes d’haineux. Ainsi, la dernière livraison de PISA est l’occasion pour un nommé « Epecas » de clamer : « cela signifie , que les apprentis sorciers immigrationistes inveteres , qui se rependent dans les media en affirmant que l'immigration est l'avenir de la france , voient "en live" le resultat de leur politique folle .

Je connais des enseignants qui enseignent ( le mot est inadapté) dans des classes composées de plus de 10 nationalites d'origine differentes , et ces enseignant meriteraient un salaire double . Ce n'est plus de l'enseignement mais du dressage .................. Voila la realité qu"on nous cache . »*

 Et là, on n’est pas sur un site identitaire, mais sur celui du Nouvel Obs.

 

Ma quête ne s’est faite qu’au gré d’un vagabondage sur les sites d’information. Il y a bien pire.

Le phénomène n’est pas neuf : « C’est la rumeur. C’est la rumeur publique » chantaient déjà les collègiens de Ray Ventura. « La calunnia è un venticello/… Dalla bocca fuori uscendo/ lo schiamazzo va crescendo,/ Prende forza a poco a poco,/ Vola già di loco in loco,/ Sembra il tuono, la tempesta… » (Air de la calomnie).

Mais avec le net la haine chafouine des calomniateurs de zinc, de marché ou de sacristie ne se glisse plus en sifflant dans l’oreille des gens mais s’affiche sans vergogne sur la toile.  L’anonymat qui insuffle un lâche sentiment d’impunité en est la cause principale. Mais aussi le brouillage des frontières entre droite républicaine et extrême-droite d’un côté et la dérive xénophobe de prétendus défenseurs de la laïcité, de l’autre.

 

 

 

 

* Citation copiée/collée

 

N.B. Les élèves étrangers  réussissent-ils scolairement moins bien ? A priori, ça semble évident et pas étonnant. Mais quand on compare des enfants de même origine de classe sociale, on s’aperçoit que les enfants de migrants réussissent également, voire mieux que les non migrants. Toutes choses égales, les enfants d’immigrés réussissent mieux !

Les mites n’aiment pas les légendes

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Les mites n’aiment pas les légendes

Après Les moustiques n’aiment pas les applaudissements, Les fourmis n’aiment pas le flamenco, vient de paraître le 3e opus d’Auguste Derrière, Les mites n’aiment pas les légendes !

Le titre primitif, Les mouches n’aiment pas les tapettes, a dû être abandonné pour ne pas prêter à confusion chez Civitas !

1er mariage, puis remariage
1er mariage, puis remariage

1er mariage, puis remariage

Non Auguste Derrière n’est pas un pseudonyme né d’un esprit à la culture potachère et néanmoins cornélienne (« Prends un siège Cinna et assieds-toi par terre, Ne crains pas de salir, ton Auguste derrière »).

 

Les moustiques nous avaient appris qu’Auguste Derrière était né à Bordeaux, fils de Juste et Prudence, le 29 février 1892. Quand Prudence avait senti l’arrivée imminente de sa progéniture, Juste avait pris les devants et retiré, avec  prudence, le petit Derrière du dedans.

Les fourmis nous livrèrent quelques photographies  dont celle du remariage d’Auguste Derrière, où on découvre ses parents Juste et Prudence. Les mites  nous font découvrir une photo sur verre de son premier mariage avec Henriette Derrière (née Dument).

        Les fouilles curieuses d’Albert Muddah et de son équipe de chercheurs ont aussi permis de découvrir un buste d’Auguste – un Aubuste – réalisé par le célèbre Emile Boulesteix de Royan.

Les mites n’aiment pas les légendes
Les mites n’aiment pas les légendes
Les mites n’aiment pas les légendes

Fouilles curieuses qui, surtout, nous offrent les innombrables trésors de la production de Derrière.

Son prénom antique le porte à l’apophthegme, comme « La diarrhée est une chose de la vie courante ». Les maximes foisonnent, ainsi recommande-t-il « Comme Jésus, faut jamais baisser les bras ». Dictons et pensées pullulent : « Têtue comme une moule », « Le plancher des uns, fait le plafond des autres », « Les femmes de Glasgow aiment autant l’Ecosse tôt que l’Ecosse tard »… C’est aussi un linguiste distingué : « Ne pas confondre marabout et bain aux algues », « L’andouille de Vire n’est pas un crétin normand »…

Les mites n’aiment pas les légendes
Les mites n’aiment pas les légendes
Les mites n’aiment pas les légendes

Mais l’enfant du quartier des Chartrons fut avant tout un as de la réclame. De la petite annonce – « Bricoleur aimerait rencontrer femme pleine de vices pour se mettre en cheville » - à l’affiche pour le savon Prok (Prok c’est net, savon intime pour les dames de la rue) en passant par des placards publicitaires comme celui de l’Edam Delarue, un amour de fromage…

   Inutile donc de recommander, dans la morosité ambiante, ce 3e tome de ce penseur, ancêtre direct de Pierre Dac. Comme on dit en Helvétie « Quand on a le moral en Berne, un bon mot d’Auguste, c’est de la Bâle ! »

4e de couverture

4e de couverture

Mélenchon : la grande illusion

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Au lendemain du bidonnage mélenchonnien, j’avais mis en annexe d’un article sur la révolte des profs de prépas (« Prenez garde, prenez garde, vlà les profs de prépas sur le pavé ») l’extrait du Petit journal ci-dessus. Avec en légende : bidonnage grotesque, avec deux vedettes, le Mélenchon, la Chazal plus les comparses !

 

Comment ces deux complices - et du coup Mélenchon le pourfendeur des journalistes a bien dû s'acoquiner avec TF1 - ont-ils pu imaginer une mise en scène aussi minable ? Comment des militants de la gauche, la vraie, la pure, garantie grand teint, ont-ils pu se prêter à cette assez piteuse mise en scène ? Comment surtout, ces rigolos n'ont pas pensé que ce bidonnage risquait fort d'être démasqué ?

Mélenchon : la grande illusion
Mélenchon : la grande illusion

Pour le journaliste néerlandais Stefan de Vries qui a photographié depuis son balcon l'interview du leader du Front de gauche, organisée avant la manifestation : « C'était clairement une mise en scène, c'était flagrant. En plus ils ont utilisé un zoom, ce qui donne l'impression que Mélenchon est entouré d'une énorme foule, alors qu'il s'agissait de 20 à 30 personnes ».

 

Extraits de la chronique de S. Guillon dans Libération du 07/12/13

Extraits de la chronique de S. Guillon dans Libération du 07/12/13

Stéphane Guillon, soyons-en sûr, va être vilipendé par tous les petits Philippe VAL mélenchonnistes. En bon ironiste, il pousse le bouchon assez loin en évoquant « le syndrome Dieudonné ». Gageons que ça va provoquer des sursauts d’indignation chez les séïdes de l’ex-sénateur socialiste.

Sauf que, d’excès de langage en mise en scène ridicule…

108e anniversaire de la Loi de 1905

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108e anniversaire de la Loi de 1905

Pourquoi ne pas faire du 9 décembre le jour de la Laïcité demandait Daniel Keller, grand maître du Grand Orient, ce midi dans « La nouvelle édition » ?

 

Car, il y a 108 ans, était votée la Loi de  1905.

 

 

Mais il n’est pas sûr que D. Keller partage la conception libérale de la laïcité d’Aristide Briand.

 

Il n’est pas sûr que ceux qui nous rabâchent que la religion doit être cloîtrée dans une « sphère privée » et qui vouent la laïcité à des querelles textiles aient bien lu les débats qui ont précédé l’adoption de la loi de 1905.

 

Alors le 9 décembre journée de quelle laïcité ?  

 

Une laïcité d’apaisement et de « sang-froid » à la Briand ou une laïcité autoritaire et de combat à l’Ataturk ?

 

Le Monde journal de droite

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Le Monde journal de droite

C’est Schneidermann qui l’assure « Xavier Niel, co-repreneur du Monde[avec] le banquier Pigasse et l'homme d'affaires Bergé, … a achevé de transformer ce journal en journal de droite ».  C’est ce qu’on peut lire dans sa chronique matinale du 9 décembre 2013, chef d’œuvre caricatural du genre : hantises anti Monde et Nel Obs et amalgame grossier.

Le Monde journal de droite

Le ver était dans le fruit, puisque Niel et ses complices n’ont fait qu’achever l’inexorable dérive du Monde. Mais retissons si j’ose dire le fil de la chronique.

 

Tout commence par une « tribune » dans Rue89 d’un certain Michel Faure qui propose de transformer Libé en journal gratuit. Ce Faure est un ancien de l’AFP, du Libé des débuts, puis de L’Express et d’Atlantico (site de droite mais auquel collabore au moins un membre d’@arrêt sur images, site de Schneidermann). Il fut vice-président d’un oxymorique Mouvement des Libéraux de Gauche (MLG)*. L’étiquette de « tribune » montre bien que son opinion n’engage aucunement Rue89.

 

Mais cela permet au chroniqueur qui a ses obsessionnelles cibles de reprendre l’offensive contre le vieux Perdriel (87 balais) qui a racheté – entendez sauvé de la faillite Rue89. Site d’information fondé par des anciens de Libé en mai 2007 « sans investisseur ni groupe de presse, et qui est devenu le premier des “pure players” français, avec plus de deux millions de visiteurs uniques par mois ». Mais dont le fonctionnement  repose sur la pub. Tel un journal gratuit : CQFD dans la logique du matinaute.

 

Et Rue89 vient de subir une infâme attaque : le Nouvel obs** a imposé “un « changement du haut de la page » (URL, « header », « favicon »), rétrogradant Rue89 au rang d’« apporteur de contenus » pour Médiamétrie et sacrifiant l’identité de notre Rue”, écrivent les journalistes en grève pour le coup ! « Et pourquoi cette annexion sauvage ? demande Schneidermann. Pour que l'audience de Rue89 soit comptabilisée avec celle de L'Obs, afin de permettre à l'entreprise de Perdriel d'imposer de hauts tarifs publicitaires. » Notez la sauvagerie d’un  Perdriel qui a mis brutalement 7,5 Millions d’euros pour sauver Rue89. Et, de fait, tenter de vendre à hauts prix de la pub pour un site d’information qui ne vit que de cela est d’une affreuse logique libérale.

 

 

Mais Niel dans tout cela ?

Perdriel, 87 ans répétons-le, dans un entretien à Buzz Média Orange-Le Figaro, dit vouloir assurer « l'avenir du groupe et plus particulièrement celui du Nouvel Observateur que j'ai fondé il y a cinquante ans avec Jean Daniel, mon frère, mon ami. C'est un journal mendésiste, social-démocrate de gauche. C'est un journal du cœur qui défend depuis cinquante ans la veuve et l'orphelin, les pauvres et les gens victimes des excès de puissance de l'État.». Et donc « cherche, dès maintenant, un ou plusieurs actionnaires qui prennent une partie du capital, majoritaire ou minoritaire, du Nouvel Observateur. (…) Je cherche une ou plusieurs personnes qui, si possible, me ressemblent et qui puissent garantir l'indépendance éditoriale et la ligne politique sociale-démocrate du journal. »

 

Et il répond « Pourquoi pas » quand on lui demande si le trio Niel-Pigasse-Bergé pourrait correspondre à cette définition. Et il dit le plus grand bien de Niel. Ce Niel donc qui a achevé de transformer Le Monde en journal de droite.

 

Tout cela se conclut dans un triste délire : « Quand Niel aura racheté L'Obs, il ne lui restera plus qu'à racheter Libé, à rendre l'ensemble gratuit… » !

 

Si on résume : une tribune prône la gratuité pour Libé (ce que le lecteur bas-poitevin que je suis, et qui donc n’aurait pas droit au dit gratuit dans le métro, réprouve) ; cette tribune paraît dans le pure player (faux anglicisme assez laid) Rue89 ; cette Rue a des divergences avec son nouveau proprio sur une modification de son header (en français en-tête) ; proprio qui d’un âge certain veut assurer la pérennité de son groupe et ne rejette pas une alliance avec un certain Niel qui avec deux autres a sauvé Le Monde ; Le Monde qui, ne partageant l'idéologie du patron d’@si, est de droite.

On est dans une sorte de forme de raisonnement style « marabout, bout de ficelle, selle de … » où l’honnêteté intellectuelle du chroniqueur est un peu estompée par ses œillères dogmatiques et ses haines recuites.

 

 

 

* Schneidermann, le disant  membre du Parti Libéral Démocrate qui "entend reprendre le flambeau de Démocratie Libérale, formation disparue en 2002, avec le retrait d'Alain Madelin de la vie politique", j’ai posé la question directement à l’intéressé, M. Faure, qui m’a fort aimablement répondu :

« Comme l'écrit Schneidermann, je suis bien membre du bureau national du Parti libéral démocrate (PLD). Je fais par ailleurs partie des membres fondateurs du Mouvement des Libéraux de Gauche, et si j'en suis toujours membre, je n'y exerce plus aucune responsabilité, en accord avec les statuts du MLG dont le site, peut-être, n'a pas été révisé depuis longtemps.

Si vous me posez cette question, c'est que le sujet de la libre opinion que j'ai écrite sur l'avenir de Libération vous intéresse, je vais vous préciser deux choses.: je ne suis plus journaliste salarié depuis que j'ai quitté L'Express le 31 décembre 2004, quand le magazine a été racheté par la Socpresse, c'est-à-dire par Marcel Dassault, parce qu'un patron dont l'industrie dépend des commandes de l'Etat n'a rien à faire dans la presse, à mon humble avis. Je travaille désormais dans l'édition en tant que lecteur, traducteur et auteur chez Robert Laffont, et comme auteur aux éditions Perrin. Si je continue, de temps en temps, à écrire dans les médias ou sur le web - et j'ai eu une activité de blogueur sur Rue89 ("Panamericana") sur l'Amérique latine, pendant quelque temps - mon activité journalistique est devenue très rare, généralement sous forme de libre opinion, pour le plaisir d'écrire ce que je pense de tel ou tel sujet (j'ai par exemple écrit tout le mal que je pensais récemment de "l'Alternative" née de l'alliance Borloo - Bayrou dans l'Opinion, tribune que j'ai signée en précisant que j'étais membre du BN du PLD.). Je vous dis cela parce que Schneidermann me reproche de n'avoir pas précisé que j'était membre du PLD dans mon article sur Libé. Soit, mais à Rue89 comme à Libération, comment dire, je suis en famille. J'écris sur Libé en tant qu'ancien de Libé, et dans Rue89 où je connais tout le monde (des anciens de Libé, eux aussi, bien sur) et je n'ai pas ressenti le besoin de préciser mon militantisme libéral dont je ne fais, par ailleurs aucun mystère. C'est le deuxième point que je voulais préciser. Je suis fier d'être libéral, de travailler pour la défense des libertés, pour réclamer que l'Etat reprenne sa juste place, mais là, c'était l'ancien journaliste de Libé qui parlait, et mes idées libérales n'avaient pas grand chose à voir avec ma nostalgie, mes souvenirs de jeunesse, mon inquiétude pour le sort de ce journal et ce que son éventuelle disparition signifierait pour moi. Faites un tour sur Facebook et Twitter et vous verrez que j'y suis discret sur mes humeurs ou ma vie privée, mais très disert sur le libéralisme.

Enfin, on peut penser ce que l'on veut de mon idée de gratuité pour l'avenir de Libération, et je m'attendais à des messages critiques ou favorables à cette idée, à des arguments pour ou contre. Ce que je reproche à Schneidermann c'est un réflexe digne d'une pensée totalitaire qui disqualifie ce que j'écris sous le seul argument que je suis libéral. Nous sommes là, convenez-en, dans la stratosphère de l'analyse ! Une telle démonstration d'intolérance intellectuelle, je vous l'avoue, m'a laissé pantois. »

Inutile de dire que si je partage la conception libérale de la Loi de 1905 affichée par A. Briand, le social-démocrate que je suis n'adhére pas au libéralisme économique défendus par des disciples d'A. Madelin.

 

** "Juste une précision pour, peut-être, expliquer les attaques répétitives de Schneidermann contre l'Obs : je me souviens  qu'à la mort de Françoise Giroud, le même Schneidermann avait postulé pour la remplacer comme chroniqueuse télé de l'Obs et qu'on lui avait dit d'attendre un peu que le cadavre soit froid " J.M.B. ancien journaliste du Nel Obs
 

 

N.B. D’aucuns pourraient – à juste titre – m’accuser de faire de Schneidermann une tête de turc. Je plaiderais que je ne suis pas un anti-Schneidermann primaire. Du temps d’Arrêt sur images sur la 5 rares furent les n° ratés. Quand il fut viré, nous étions de ses défenseurs. Quand le site fut créé, des premiers abonnés. Dans l’anti-sarkozysme, union bien sûr. Mais les premières failles vinrent de l’affaire Cassez où, pour le plaisir de se payer des collègues -  Les medias français non plus, qui mutiplient les interviews de la prisonnière, en se contentant de répéter paresseusement, pour tout rappel des faits, qu'elle"clame son innocence" – il bafouait la présomption d’innocence et calomniait des correspondants au Mexique qui ne se contentaient pas de répéter paresseusement les protestation d’innocence, mais montraient les failles béantes d’une pseudo enquête. Loin de reconnaître ses erreurs, il persistera dans la méchanceté perfide au retour enfin de F. Cassez. Sa dérive éditorialisante – « arrêt sur images » devint le plus souvent un titre vide – sa mauvaise foi  ont fini par lasser définitivement mon attachement au souvenir de ce qui fut une émission novatrice.

Alors oui, je suis un anti-schneidermann secondaire.


Hommage à François LEBRUN

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"Le Monde" (scan)

"Le Monde" (scan)

Le Monde de ce jour (11/12/13) – pour nous provinciaux. Page 15, disparitions, un nom François Lebrun, une photo.  Retour vers un passé, un maître.

 

1958-59 puis 59-60, seconde et première M’ – M’ traitée de classe-poubelle du prestigieux Lycée David d’Angers par un péteux agrégé de Lettres tout marri de se les voir infliger – la chance d’avoir François Lebrun comme prof d’histoire-géographie. Salle dans une nouvelle aile, moderne donc et lumineuse. Comme les cours de ce maître qui réussissait à captiver la presque quarantaine de gaillards, issus des C.C. (cours complémentaires) et, en principe, plus porté vers des matières scientifiques. Une autorité tranquille. Je ne crois pas qu’il n’eût jamais mis la plus petite heure de colle. Elancé, toujours tiré à quatre épingles. Souvenir d’un jour où la classe était exceptionnellement distraite : une bretelle s’était détachée et pendait derrière son dos. Ricanements assurés avec tout autre prof. Il me revint de lui signaler. Il la remit tranquille et le cours reprit son cours. Souvenir encore d'un conseil de discipline où il fut mon brillant avocat m'évitant une définitive exclusion.

 

Peut-être, dans ce respect qui s’imposait à nous, pressentions-nous que ce prof jeune avait un vécu que nous ignorions bien sûr.

Ce n’est qu’aujourd’hui que je découvre que  la tuberculose pulmonaire avait interrompu ses études brutalement en septembre 1943, à 20 ans. Seul remède alors, le repos, le grand air et une alimentation saine. François Lebrun passa ainsi huit ans en sana. Puis subit une lourde opération. Ce n’est qu’en 1956, qu’il prenait son premier poste d’agrégé à Angers.

 

Devenu vaguement étudiant, le le croisais parfois venant des archives où il préparait sa thèse sur  les Hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles.

La revue L’Histoire (il était membre de son comité scientifique) permet à tous ses anciens élèves de M’ (et les autres) de le retrouver en vidéo, dans un extraît de A LA RECHERCHE DU TEMPS VECU (réalisateur: Pierre-François Lebrun production: Averia-France 3 2004). La même voix, avec ce léger soupçon de cheveu sur la langue.

Hommage à François LEBRUN

L’excellent article du Monde offre un aperçu très large de son œuvre. Je me contenterai d’évoquer son « Histoire de France ». On y retrouvera la clarté de son enseignement, le sens de la synthèse : court résumé en chapeau et deux documents à la fin, pour chaque chapitre.

Surtout, en ces temps de confusionnisme guainotesque, d’histoire bling-bling  et/ou identitaire,  la volonté affirmée d’étudier le passé « pour lui-même, sans préjugés, parti-pris ou références anachroniques au présent. »

En réponse en quelque sorte anticipée aux niaiseries du  chanoine du Latran (l’ouvrage est de 1987), avec son co-auteur J. Carpentier, il s’interroge : « Cette histoire a-t-elle un sens ?  (…) Pour les uns, l’histoire de France , c’était celle des gesta Dei per Francos, des œuvres de Dieu par les francs, du baptême de Clovis à l’épopée missionnaire du 19e siècle, en passant par Saint-Louis et Jeanne d’Arc, la France n’était vraiment elle-même que lorsqu’elle répondait à sa vocation de soldat de Dieu. Pour d’autres, l’histoire de la France c’était celle de la formation de l’unité du pays (…), de la lente émergence de la nation française et du triomphe de l’idéal de liberté, d’égalité et de fraternité. Mais ce sont là visions déterministes, incomplètes et inopérantes : bien des pages de cette histoire (…) s’écartent de la vision providentialiste de la France fille aînée de l’Eglise ; quant à l’unité française, elle est bien devenue une réalité à la fin du 19e siècle dans le cadre de la IIIe République, mais ce n’était pas une fatalité écrite dès l’origine. »

 

Au revoir M. Lebrun et merci.

Hommage à François LEBRUN

Points Histoire 514 pages - 10.00 €

Attali, l’euthanasie et Magnat

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Attali, l’euthanasie et Magnat

Un certain Benoist Magnat m’envoie ses « lettres de nouvelles »(en engliche newsletter), une fois sur deux sur la poésie, une autre fois une compilation de dessins, photo-montages et historiettes pompés ici ou là.

Cet envoi baptisé « L’Ara qui rit », hommage donc à Harakiri, le seul, le vrai est devenu « Le nouveau cheval qui rit ». Et le compilateur se met à éditorialiser.  Du sous-Mélenchon teinté d’un vague anarchisme où il pourfend l’état UMPS, cible bi-front (national et de gauche). Ça se conclut par un Que faire ? léninien, mais la réponse laisse un peu perplexe : « Ah ouais bonne question, même si les réponses d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’hier. Creusons-nous la tête bon sang, jusqu’à la cervelle et mettons nos neurones en liaison avec tous les autres et cherchons cherchons que diable et rapidement car l’enfer est ici et maintenant. »

Suivent quelques images anti-Hollande dont l’une en forme de souhait pour l’an neuf, 2014, représente le Président en fusée expulsée de l’Elysée avec ce commentaire Faisons un rêve pour le premier de l’an 2014, on l’allume et bon départ pour une autre planète (la pauvre). Tout-à-fait dans la ligne des UMPistes qui considèrent que tout Président de gauche est illégitime.

Du « Hollande bashing » niveau Valeurs actuelles. Et pas éloigné de ces « valeurs » là, puisqu’il écrit plus loin : « Ben, ils sont contents les Suisses, plus Hollande taxe, plus les riches Français réfugient leur pognon en Suisse. » Un dizaine d’images anti-Hollande plus loin, deux montages un peu minables d’ailleurs, sur NKM, un anti F-Haine, un sur les Balkany.

Enfin ce montage sur Attali. Tiré d’un site « Orages d’acier », site qui défend les anti-mariage pour tous, proclame que « L’antiracisme, arme idéologique de la gauche, ne fait plus recette. », défend Dieudonné et les légionnaires qui se font tatouer des croix celtiques, se réjouit que des partisans de la fronde fiscale aient perturbé la cérémonie du 11 novembre, et appelle à soutenir Esteban (Morillo, inculpé dans le meurtre de Clément Méric) à Neuilly-Saint-Front, ça ne s’invente pas. Magnat a mis du temps à collecter l’image qui date de septembre et fait allusion clairement au 70e anniversaire de J. Attali le 1er novembre 2013.

 

Tapez sur un moteur de recherche Attali et l’euthanasie et vous tombez sur un article de « Laissez les vivre », le site des disciples du Professeur Lejeune, anti-IVG ! Les citations sont tirées d’un livre de prospective de Michel Salomon "L'Avenir de la Vie" (Seghers, 1981). Une série d’entretiens portant sur le futur millénaire, l’après 2000. Dans le cadre de cet ouvrage, on lui pose la question : est-il souhaitable et possible de vivre cent vingt ans ? Attali, futur conseiller du prince à l’époque, se place dans « la logique même de la société industrielle » : « dès qu'on dépasse 60/65 ans, l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et il coûte cher à la société. »

L’attaque avait commencé dès 1981, alors qu’Attali venait d’entrer à l’Élysée. S’appuyant sur cette réponse, la revue Profils médicaux sociaux l’accuse de préconiser le génocide des vieux. Le Quotidien de Paris et Le Figaro reprennent l’accusation. Cependant, quatre ans plus tard, le tribunal de Paris condamnera la revue pour diffamation. (M-A Lamontagne)

Les cagots et les nostalgiques d’Occident et de sa croix celtique  feignent toujours de le prendre au 1er degré, comme si on accusait Orwell d’avoir inspiré la NSA !

 

Des sociétés dominées par des vieux riches

Attali est revenu presque 20 ans après sur ce thème. « …on se réjouit de voir augmenter de 50 % les dépenses de téléphones portables et on se plaint quand les dépenses de santé augmentent de 3 %. On freine la croissance des dépenses de santé en imposant des quotas globaux et on refuse de combattre les gaspillages individuels des médecins, alors qu’il faudrait faire exactement l’inverse : interdire aux médecins, individuellement, de gaspiller mais leur permettre, collectivement, d’utiliser tous les progrès qu’ils génèrent.

Cela s’explique par la nature profonde du pouvoir dans nos sociétés, dominées par les vieux riches, ce qui s’exprime par la priorité donnée à la lutte contre l’inflation sur celle contre le chômage et par la prééminence des fonds de pension. Or la rentabilité du capital que gèrent ces fonds pour le compte des plus riches est grevée par les dépenses de santé et d’éducation. On les verra donc s’efforcer de plus en plus de limiter ces dépenses. Naturellement, lorsqu’elles sont faites [pour] les autres. Car les plus riches n’accepteront évidemment pas qu’on limite leur droit de se soigner en fin de vie. Ni qu’on réduise le droit aux études de leurs propres petits-enfants. […]

La vraie pensée unique

Telle est la vraie pensée unique : celle qui sert à imposer aux pauvres des contraintes que les riches refusent de s’appliquer à eux-mêmes. Elle conduira à l’euthanasie implicite de presque tous, au nom du respect de grands équilibres que les plus riches n’auront pas à maintenir.

Sortir de la pensée unique, ce n’est donc pas, comme le croient certains en mal de combats anachroniques, se battre contre le traité d’Amsterdam, ni contre l’équilibre budgétaire ; c’est refuser toute contrainte imposée sans raison sur la part des soins et de l’éducation dans le revenu national. » Le Monde 6 janvier 1999

 

La résurgence de cette attaque ancienne contre Attali n’est pas un hasard. Il s’agit, par des accusations outrancières, des procès en sorcellerie, de bloquer toute vraie réflexion, tout vrai débat, sur une politique de santé intelligente et sur le droit à une mort digne. La priorité est-elle de repousser encore et encore l’espérance de vie quitte à la prolonger artificiellement ou d’améliorer au maximum l’espérance de vie en bon état physique et mental ? Ouvrira-t-on le droit à choisir librement, pour chacune, chacun, sa fin de vie, dans la dignité ?

 

 

Attali, l’euthanasie et Magnat

N.B. On ne me soupçonnera pas d’un « attalisme » forcené puisque j’ai eu quelques échanges musclés avec le camarade Jean Kaspar, à propos d’un rapport Attali en 2008 : Attali et Kaspar Digitum in oculum !

Schneidermann se paye Cohen, une fois de plus

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Schneidermann se paye Cohen, une fois de plus

Cohen plutôt que Bourdin ; Pujadas plutôt que  Pernaut : les Schneirdermanniens expliqueront : service public, redevances, nos sous ! Sauf que, Barthès Yann en particulier et Canal plus en général ; sauf que Perdriel et pas le débris Dassault… Sauf que Le Monde plutôt que Le Figaro, sauf que Le Nouvel Obs plutôt que Le Point…

 

La dernière rubrique de Schneidermann est un peu la « mère de toutes ses rubriques ».

Une tête de turc Patrick Cohen.
Une cible habituelle France Inter.

 

Un schéma de pensée – qu’on ne qualifiera pas d’unique mais qui est assez constant – les journalistes, ses confrères, sont des lâches en interne et des  pugnaces en externe où ils prennent l’étranger de haut. « France Inter sermonne la Roumanie ».

Souvenez-vous du temps lointain où Florence Cassez étaient ignominieusement incarcérée, il accusait ses collègues de se contenter de répercuter ses protestations d’innocence.  Sous-entendu : ils font preuve d’arrogance quasi néo-coloniale vis-à-vis des pays de l’est ou d’Amérique latine. Dans l’affaire Cassez, il alla jusqu’à oser sortir le point de vue d’un ex-commissaire pour justifier une pseudo décision de justice en appel. Tout cela fut balayé par la cour suprême Mexicaine elle-même, mais jamais Schneidermann ne reconnut s’être mis le doigt dans l’œil, jusqu’au coude. Même après que le metteur en scène de l’arrestation de Florence Cassez eût été convaincu d’être pourri jusqu’à la moelle.

 

« Faut vous dire que chez ces gens-là, on n’s’excuse pas, on persiste ! »

 

Donc Schneidermann persiste et signe dans la même veine.

La Roumanie vient de connaître, si l’on en croit le quotidien Romania libera : « Le jour le plus noir dans la lutte anticorruption », tandis qu’Adevarul publiait en Une une caricature peignant les élus en malfaiteurs sur les bancs de l’Assemblée, sous le titre « Banditisme d’Etat au Parlement roumain ». L’Union des juges (UNJR) a fustigé un « dérapage constitutionnel extrêmement grave » et un « défi sans précédent à l’adresse de la justice ».  En effet, en catimini, les députés roumains ont voté une série d’amendements qui leur garantissent leur immunité dans les affaires de corruption. « Le Président Traian Basescu, qui avait appelé à rejeter ce projet d’amnistie, a déploré « l’anéantissement de dix ans de travail des institutions anticorruption ». Selon le Parquet anticorruption, 28 parlementaires sont actuellement jugés ou purgent des peines de prison pour corruption. Depuis deux ans, un ancien Premier ministre et des ministres reconnus coupables de corruption ont été condamnés à de la prison ferme, du jamais vu en Roumanie. » Le courrier des balkans

 

Sur ce France Inter s’est « en grande pompe décentralisé à Bucarest (avec des subventions de l'UE) ». Notons cette grande pompe, cliché un peu usé, et surtout ces subventions européennes : "les opérations spéciales de France Inter pour les élections européennes (la délocalisation dans une capitale européenne, tous les quinze jours jusqu'en mai, d'une partie de leurs émissions, comme ce fut le cas ici à [Bucarest]) devraient (…) bénéficier d'une aide, versée par le parlement [européen], au titre de la couverture du scrutin 2014" révèle Mediapart. Pour une fois, on pourrait féliciter P. Val de chercher des financements pour la radio de service public dont il a la responsabilité. Mais la parenthèse de Schneidermann paraît plus accusatrice que flatteuse.

 

Et que fait donc P. Cohen, l’indigne, quasiment au lendemain du vote du parlement roumain, qui s’entretient avec le Premier Ministre : il l’interroge bien sûr sur ce vote qui venait d’avoir lieu. Interroge ? Mais non, sous la plume du procureur ça devient « sermonne gentiment mais fermement le Premier ministre roumain Victor Ponta. » Et voilà notre Cohen habillé pour l’hiver roumain, campé en « journaliste libre d'un Etat de droit » venu faire la leçon à un premier ministre balbutiant.

Et de quel droit, ce journaliste français vient faire la leçon (?), alors qu’en 1989, les députés Français ont voté une « fameuse amnistie parlementaire, consécutive à un scandale de financement occulte du PS » ?

Là le procédé est en quelque sorte à triple détente :

- l’amalgame entre deux événements aussi lointains dans le temps que dans les faits ;

- l’attaque rituelle contre le PS, alors qu’à l’époque, la « république des copains et des coquins » se situait plutôt du côté de la droite gaulliste (qui en a gardé quelques séquelles cf les Balkany) ;

- enfin la disqualification du journaliste : du fait d’un lointain vote (quasi un quart de siècle) du parlement français pouvant s’apparenter à celui de l’assemblée roumaine, Cohen n’est pas habilité à poser des questions au premier ministre roumain.

 

Emporté par son élan amalgameur Schneidermann se laisse aller au n’importe quoi : ainsi évoque-t-il des parlementaires fulminant contre une enquête sur le lobby du tabac, alors que ça démontre que des collègues de Cohen, du service public de la télé du coup, ont justement montré un prétendu humoriste, Santini, des plus grossiers face aux questions d’une journaliste tenace.

 

Démontrant sa totale ignorance de la corruption en Roumanie – même si ça peut arriver, il est rare qu’en France, de nos jours, il faille graisser la patte d’un fonctionnaire pour obtenir un papier indispensable – il met sur le même plan des faits plus ou moins avérés, comme le soupçon pesant sur une députée européenne dont l’activité parlementaire se réduit à déposer des amendements favorables aux intérêts des gaziers, et une corruption généralisée.

Rien d’original : trafic d’influence, trucage de marchés et détournement de fonds publics, quasi impunité de certains hommes politiques impliqués dans des "affaires", etc. Et Schneidermann pourra trouver, en France ou ailleurs, des exemples d’exactions de ce type et d’impunité (Balladur, Tibéri…). Mais pas à la même échelle.

 

L’attaque est d’autant plus gratuite que Patrick Cohen est d’une exquise urbanité, ne fait preuve d’aucune arrogance et qu’il laisse respectueusement son interlocuteur, pas balbutiant du tout, botter en touche. Il suffit de réécouter l’entretien : sur les 12 minutes, le problème du vote du parlement prend un peu plus de 20 secondes !  

Aurait-il pris ce ton respectueux « avec une parlementaire européenne [qui dissimule] ses revenus d'avocate, et [lobbyise] pour le compte d'intérêts gaziers », que son procureur l’aurait taxé de complaisance.

 

A part satisfaire une haine tenace à l’encontre de P. Cohen, complaire à ses fidèles qui voient les journalistes dans leur ensemble comme une sale corporation à la botte du capitalisme, et, bien sûr, se payer le PS en général et Bartolone en particulier, que cherche Schneidermann ?

Quand Mélenchon se prend pour Robespierre

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Reconstitution en 3D du visage de Robespierre

Reconstitution en 3D du visage de Robespierre

Ivresse de l'altitude à Bogota ? Délire de la persécution ? Voilà que Mélenchon déchaîné s’en prend à une reconstitution en 3 dimensions du visage de Robespierre. Et il se prend pour l’incorruptible.

 

«  D’aucuns prétendaient avoir reconstitué le vrai visage de Robespierre.  « Avec le logiciel du FBI » ! Résultat, (…) une tête bien peu engageante (…). Vieille ruse de l’iconographie, dont je fais les frais plus souvent qu’à mon tour : la laideur du visage est censée révéler la laideur de l’âme ! C’est le but que se proposait Madame Le Pen quand elle a dit de moi, de façon surprenante, que j’avais un « physique repoussant ». Sans doute la pauvrette m’aura-t-elle étudié dans les photos de presse. En voyant le prétendu masque de Robespierre, comme beaucoup, j’ai vite compris que c’était un épisode de plus de la lutte idéologique sur le sens du contenu de la Grande Révolution. (…)  Et ces journalistes, ignorant comme des peignes, de commenter les traces de « petite vérole » sur le visage de l’Incorruptible. « Petite vérole », ça fait maladie vénérienne, vie déréglée. En réalité, il s’agit de la variole, maladie endémique des siècles durant. Ce détail situe le niveau de la bassesse auquel est située cette opération de communication débile. (…). Tout ceci est fait d’enjeux très concrets. Disqualifier Robespierre, c’est depuis toujours disqualifier la Révolution (…) C’est un combat pour l’hégémonie culturelle d’autant plus nécessaire aujourd’hui que les solfériniens sont en train de faire franchir un seuil crucial au démembrement du cadre républicain de la Nation » (extraits du blog, c’est moi qui grossit)

 

Pas mégalo pour un sou, l’imprécateur qui compare les attaques qu’il a subies de la part de la dame Le Pen avec ce dont Maximilien Robespierre aurait été victime post mortem, dans cette reconstitution en 3 D du visage de l’incorruptible. Et tout cela aboutit à se déchaîner contre les solfériniens, c’est-à-dire le PS. Non sans l’attaque, rituelle aussi, contre les journalistes ignorant comme des peignes (comparaison inédite).

 

Sauf que, ceux qui ont parlé de « petite vérole » ont bien retenu leurs leçons d’histoire : terme qu’employait notre maître François Lebrun pour parler de Robespierre aux nuls de M’, en nous expliquant que ce terme désignait la variole. Si mes souvenirs sont bons, Louis XV aussi était marqué par cette petite vérole.

 

Mais revenons à notre Robespierre en 3D.

 

Son auteur, Philippe Froesch est un spécialiste des reconstructions faciales à partir de données réelles : il a par exemple recréé le visage de Henri IV à partir de son crâne supposé, reconstitué un homme préhistorique, redonné vie au visage de Simon Bolivar… Pour restituer le visage de Robespierre en trois dimensions, il est parti de la copie d’un masque funéraire* du membre le plus éminent du comité de salut public se trouvant au Muséum d'histoire naturelle d'Aix-en-Provence. Donc quand, le lider maximo du PdG affirme que la reconstitution est loin des portraits de l’époque, tel un vil journaliste, il ignore l’existence de ce masque de cire.

 

Tout ébaudi, P. Froesch réfute les accusations de manipulation et assure qu’il "n’y a aucune volonté d’obscurcir le visage du personnage". "Il s'agit d'une reconstruction faite de façon la plus indépendante possible de tout critère psychologique ou autre(..) On observe des poches sous les yeux, les yeux bouffis, les marques de l'image de synthèse sont exactement celle qu'on retrouve sur les masques mortuaires. Il faut prendre l'image pour ce qu'elle est, un instantané…" (Le Lab-Europe 1)

 

Heureusement pour Mélenchon, le ridicule ne tue pas. Sa grotesque comparaison entre son importante personne et une figure aussi éminente que controversée de la Révolution française va provoquer l’émoi admiratif de ses séïdes. Et tant pis pour le malheureux Froesch victime collatérale de ces imprécations éructées depuis Bogota.

 

 

 

* Anne-Marie Grosholtz a réalisé ce masque de cire sur la tête de « l'incorruptible », après sa décapitation, le 10 thermidor. La dame se maria ensuite avec un certain François Tussaud et traversa la Manche. Elle ouvrira à Londres, sur Baker street, ce qui deviendra l'ancêtre du mondialement célèbre musée de cire, Madame Tussauds ! Peut-être peut-on mettre en doute l'authenticité de ce masque mortuaire, comme le remarque l’excellent A. Korkos qui m’a mis sur la piste de cette nouvelle mélenc(h)onnerie : « Car le bas de son visage y apparaît tout à fait normal, alors qu'on sait que la veille de son exécution Robespierre eut la mâchoire fracassée par une balle de pistolet ou de fusil ». La future Mme Tussaud s’est-elle contentée de retoucher le moulage ?

 

Boutures poétiques dans le jardin de mon père

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Camélus (Un coin de paradis)

Camélus (Un coin de paradis)

Les jardins de mon père

 

On a jamais parlé mon père

ni de toi au fond ni de nous

cherchant temps et mots pour le faire

on a loupé ces rendez-vous

 

Tu es parti en me laissant

de ta longue vie que l'écume

ces petites choses flottant

sur un fond d'amertume.

 

Ton visage dans la glace

moutonnant de savon

toujours bien à ta place

ton opinel marron.

 

Ton vélo matinal

tes silences aux repas

ta sieste sur le journal

sur un coin formica.

 

Ton poste sur le frigo

Zappy max les mille francs

Quitte ou double les infos

plus un bruit les enfants.

 

ton cahier de chansons

des banquets ou dimanches

Nuit de chine Madelon

Frou Frou les roses blanches.

 

 

Ton cirque Amar Pinder

et la piste aux étoiles

trapèze ou écuyère

tes bravos sous la toile.

 

Ton pot à tabac gris

et tes sachets de graines

ton carnet à semis

météo des semaines.

 

tes poules et tes lapins

morts de leur belle mort

dans le fond du jardin

toute ta vie ton port.

 

Ta lame dans le pain

dessinant une croix

la messe Le Pélerin

tes prières à mi-voix.

 

Ton bon dieu dans sa boîte

qui nous a éloigné

Ton De Gaulle et ta droite

qui nous ont séparés

 

Ta guerre que tu as tue

tes livres d' la Résistance

ce temps qui s'est perdu

qui a fait ma naissance.

 

Chanson Jean-Pierre Sautreau

Camélus

Camélus

La chanson éveillera, dans la génération dite du Baby Boom – pic de natalité, fin de la guerre jusqu’au début des années cinquante – bien des échos. Zappy Max et quitte ou double, on pourrait y ajouter Reine d’un jour ou La famille Duraton

Echo aussi, pour beaucoup, que ce père à la communication pudique.

Une excellente introduction au dernier opus de Jean-Pierre Sautreau « Dans le jardin de mon père »

Photo R. Demy

Photo R. Demy

« J’ai dû attendre quelques années avant de pouvoir, enfin, accoler un petit bout de terre à mon coin de table et alors, dans une évidente complémentarité, aller de mes rigoles de mots aux lignes poivrées des semis. » Ecriture et jardinage sont parents, écrit le préfacier. Ainsi, le jardinier-poète passe de sa table « dans la griffure des feuilles, le martèlement de l’encre », le matin au jardin « dans l’incision des carrés, l’ébruitement des graines » l’après-midi.

 

L’évocation de ce jardin paternel, au fil des saisons, des récoltes, avec ses outils familiers est d’abord celle d’une relation filiale, d’une communication comme impalpable, ténue et profonde.

 

Ce n’est qu’après son départ vers une autre vie après que l’auteur découvre ces 32 feuillets écrits au crayon de bois, début 1944, alors que son père était prisonnier de guerre : « Courts versets de l‘existence de ce jeune paysan enlevé à ses journaux de terre. » Jeudi 13 avril : après avoir arrosé mes châssis, je plante des salades toute la journée. Il a fait une belle journée. Le soir au lager je touche une carte de MJ du 14 mars. Mais, jamais, après, il ne touchera mot de ce très long exil.

 

Au fil des saisons et des travaux du jardin se dessine cependant le portrait de ce père taiseux. « Ça caille disait-il ou j’ai attrapé la grappe, pour dire qu’il avait l’onglée. (…) Il fallait vraiment un lever à pierre fendre pour qu’il ne file pas, même un temps bref, à son jardin, avant l’embauche. »(Février)

 

« Le dernier dimanche de janvier, il triait de grosses graines aplaties, sorte d’embryons ivoire. Sa collection de fèves précieusement glanées aux cosses séchées. (…) ce légume de l’âge de bronze, prisé par Pline ou abhorré par Pythagore était aussi le premier qu’il enterrait en poquets début février.(…) Quel plaisir en juin de prélever les longues capsules duveteuses et décoller de leur fourreau velouté ces fèves dont le dérobement de la première peau faisait éclater dans l’assiette un magnifique grain vert amande. »

Camélus (Les choux)

Camélus (Les choux)

Rapide allusion autobiographique dans l’évocation des choux : « Etais-je trognon ? Comme on le dit aujourd’hui autour des berceaux. Je n’ai pas dans l’oreille de Mon chou ou mon ptit chou susurrés par ma mère ou lui. J’ai des Bout d’chou par certains familiers. Dans les colos, quand le parisien était parigot tête de veau, j’étais le ventrachou mais pas tête de chou. »

Camélus (Les petits pois)

Camélus (Les petits pois)

Les petits pois, chers à Dranem, ont aussi droit à leur ode poétique, mais teintée de l’amertume du pré-ado exilé en pension. « Un jour j’ai su qu’on pouvait, plus encore, que dans la lumière blessée d’une cour, se sentir arraché des siens, dans l’égouttement d’un silence de réfectoire, le nez forcé dans des petits pois de pension. (…) Un jour j’ai su qu’on pouvait perdre l’enfance en gâchant le goût de ces petits pois frais qui sucraient mes printemps. »

Camélus (Juillet)

Camélus (Juillet)

Juillet et les enthousiasmes partagés avec le Tour de France « que nous suivions collés à la radio, sur la moto de Robert Chapatte ou Jean-Paul Brouchon. » éveilleront aussi des échos dans ces générations d’après-guerre.

« Le soir, dans les carrés, nous franchissions le Tourmalet dans la roue de l’aigle de Tolède Federico Bahamontes ou du grimpeur ailé Charlie Gaul. Encouragions Poupou d’une discrète poussette. Heureux équipiers, nous pédalions dans la terre, jusqu’au moment où le soleil perdait son maillot jaune derrière les framboisiers. »

 

« Voilà posé sur le fil de ma page, un drôle de corvidé aux fines ailes, bridées par une boucle de cuir. Je voyais toujours son bec crochu dépasser de ses poches de pantalon. Lame ovale croisant une plus épaisse en croissant. Un oiseau au poli de jais, dont la pupille saillante, me fixe latéralement.

Son dernier sécateur (…) Pour un peu, le serrant, je sentirai presque un cœur battre dans mes paumes. »

 

La note d’émotion pudique, bien sûr, que provoque ce sécateur est, peut-être la clé de ce livre.

 

Des critiques plus affirmés diront la justesse de cette prose dont les extraits ne donnent pas toute la vérité, puisque c’est dans l’équilibre de chaque texte qu’ils prennent tout leur sens.

Boutures poétiques dans le jardin de mon père
Boutures poétiques dans le jardin de mon père

Ce dernier opus de Jean-Pierre Sautreau unit encore le verbe de l’auteur aux oeuvres d’un plasticien. Ici les collages de Pierre Nivelle Camélus.

4e de couverture

4e de couverture

Recueil de 30 textes illustrés par 10 tableaux de Camelus

 

A commander chez l’Éditeur: Éditions Soc et Foc (voir son site)

ou chez l'auteur: Jean Pierre Sautreau 49 rue de Paris

85400 Luçon

12 €+2€ de frais d'envoi.

Ouest-France

Ouest-France

Vernissage et séance de signature à la Librairie Arcadie, Place du Petit Booth à Luçon le 7 décembre 2012

Photos R. et J.M. Demy

Signatures, chansons (mises en musique et interprétées par Christian Berjon) et lectures par l'auteur
Signatures, chansons (mises en musique et interprétées par Christian Berjon) et lectures par l'auteurSignatures, chansons (mises en musique et interprétées par Christian Berjon) et lectures par l'auteur
Signatures, chansons (mises en musique et interprétées par Christian Berjon) et lectures par l'auteur

Signatures, chansons (mises en musique et interprétées par Christian Berjon) et lectures par l'auteur

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