Image symbolique sur nos étranges lucarnes : un drapeau européen, planté dans un tas de fumier déversé devant une préfecture. Actions tout aussi symboliques, les déjections porcines répandues devant un bâtiment public. Car, derrière le ras-le-bol affiché de la paperasserie, c’est contre la limitation de ce déversement qui pollue cours d’eaux, nappes phréatiques et rivages marins, que se battent nos agriculteurs en colère.
Pour la FNSEA c’est le beurre l’argent du beurre et le droit imprescriptible de sodomiser la laitière !
Eh oui ! la vilaine Europe est revenue rappeler que question nitrates, la France est loin de respecter les normes qui, faut-il le rappeler, sont décidées non pas par « Bruxelles », mais par l’ensemble des pays de l’UE.
Vilaine Europe dont les beaux biftons de la PAC (Politique agricole commune) transforment les gros agrariens en véritables fonctionnaires. Notre ministère de l’agriculture, dans un souci pudique de préserver la vie privée sans doute, ne donne les montants perçus par les bénéficiaires que s’il s’agit de sociétés ou groupements (EARL, GAEC, par exemple). Mais pour avoir quelques échantillons, il suffit de taper EARL avec un nom de commune, dans gogol, et de choisir celles qui font dans les céréales pour avoir des montants de FEAGO ou de FEODER. Ainsi, le temps de le taper, j’ai découvert une EARL, domiciliée dans notre bel évêché, qui émargeait en 2012-2013 à 60 000 € et des broutilles, soit 5000 €/mois. Et cela, même quand le cours du blé s’envole.
Le drapeau européen est là planté dans un fumier particulièrement fertile !
Epandage de lisier dans les rues de Toulouse !
Inutile de dire que, comme les légumiers bretons se plaignant d’une surproduction qu’ils ont eux-mêmes favorisée et brûlant le siège de leur mutuelle et un centre d’impôts, les Fnseanistes auront une fois de plus dégueulassés des villes, commis quelques dégradations diverses et variées, en toute impunité. Et qu’une fois encore, ce sera, c’est le cas de le dire, le cochon de payant, contribuable de Toulouse ou d’ailleurs, qui en sera de sa poche, pour leurs méfaits.
Et pendant ce temps-là, les vrais agriculteurs qui ne se croient pas obligés d’enrichir l’industrie chimique en achat de pesticides, qui maintiennent une polyculture raisonnable et non une monoculture forcenée, qui sauvegardent des espèces animales et végétales négligées, etc. voient passer les liasses de billets de la PAC au-dessus de leur tête.
* Les états-uniens, qui condamnent le gavage de nos oies ou canards, ont élu sénatrice une candidate qui se vantait de châtrer les porcs, à vif ! Sûr que ces oies et canards gavés ont un sort nettement préférable à celui des cochons qu’élève la dame.